jijel-archeo |
Focus Algérie Pierres du DZ |
L'occupation humaine de la région de Tébessa est ancienne ; on a retrouvé des outils préhistoriques, des haouanet et une station dolménique au sud-est. Un peuplement libyque organisé et très ancien est attesté ; on a observé un aménagement préromain qui était destiné à retenir l'eau.
L'histoire de Tébessa au IIe et Ier siècle av. J.-C. ne nous est pas connue. Aucune trace onomastique ou institutionnelle de contact avec Carthage ne nous est parvenue ; elle dut probablement subir une influence accrue des rois de Numidie vraisemblablement au cours du règne de Massinissa.
Théveste est portée au devant de l'histoire sous Vespassien en 75 ap. J.-C., quand la IIIe légion Augusta s'y établit, après qu'elle ait quitté sa précédente garnison, Ammaedara. Devenue colonie romaine sous Trajan, elle est inscrite à la tribu Papiria et comptait 30.000 hab. Durant la même antiquité, Théveste était le point de départ de huit voies romaines. Des routes partent en étoile sur Gabès, Haïdra, Carthage, Thelepte, Mascula et le Sud en direction d'Ad-Majores (Négrine), etc.
Théveste est pillée par les Vandales au 5e siècle, puis relevée en 535, à l'époque de Justinien, par le général byzantin Solomon, qui la cerna d'une imposante muraille. En 597 elle est prise par les Berbères puis par les Arabes en 682
De nombreux édifices témoignent encore du rôle stratégique et économique de premier plan qu'a joué la ville de Tébessa durant la période romaine et plus tard sous les Byzantins. Mais l'ensemble des structures romaines, recouvert par la cité byzantine et la ville actuelle, n'existe presque plus. Parmi ceux encore visibles, on peut citer quelques monuments des plus connus. Ce sont le temple de Minerve, la basilique romaine, le site de Caracalla, la muraille byzantine et le théâtre romain.
L'arc de CaracallaL'arc de Triomphe dit arc ou porte de Caracalla, fut construit en l'an 211 ou 212 ap. J.-c. et terminé vers l'an 214-215. Il fut élevé grâce à la fortune du testateur originaire de Théveste Cornelius Egrilianus, préfet de la 14e légion gemina dont le camp est situé à Carmuntum en Pannonie et que sa famille, frères et soeurs et héritiers, ont mené à bien en exhausant ses volontés. Posée à la jonction de deux voies, la porte possède la forme d'un carré parfait, du genre appelé arc quadrifons, c'est-à-dire à quatres baies en croix. Chaque face représentant un arc de triomphe ordinaire à une seule arche. L'arc de Caracalla est un monument imposant (chaque face a une longueur de 10,94 m) qui à l'origine devait se situer à l'intérieur du decumanus et du cardo maximus, il fut intégré dans la muraille byzantine non sans engendrer quelques dommages.
Postérieurement à la construction de l'arc de Caracalla fut édifié un temple dit « prestyle pseudoperipté » qui existe encore aujourd'hui, c'est le fameux temple de Minerve dont les murs intérieurs étaient ornés de belles mosaïques.
La basilique byzantineLa basilique, consacrée à une sainte locale, sainte Crispine, et datant de la fin du 4e siècle, est l'une des plus grandes d'Afrique.
L'amphithéâtre de Théveste est situé à cent cinquante mètres de l'angle nord-est de la muraille byzantine, sur la rive gauche de l'oued Zarour. Les dimensions maxima du monument antique sont de 94,8 X 81,50 m. Les inscriptions qui y ont été relevées sont plus complètes que dans celui de Lambèse.
On rencontre à Théveste près de 200 gentilices différents. Certains noms peu fréquents montrent l'afflux anciens d'Italiens. Quand la romanisation de la cité est achevée aux premières années du IIe siècle et bien que la majorité des Thévestins ait reçu un nom bien romain, beaucoup ont conservé leurs racines africaines en utilisant des cognomina libyques, puniques ou traduites.
La liste des officiels connus de Théveste est courte. Elle en compte 20, la plupart sont des prêtres, et non des magistrats. Théveste est la seule cité de Numidie où on a découvert des munecarii
Sources: |
Michel Christol, Théveste : centre administratif à l'époque impériale Aouras, Société d'études et de recherches sur l'Aurès antique N° 6. Paris, décembre 2010 |
Jean-Marie Lassère, La population de Théveste (ONOMASTICA AFICANA XX). ibid. |
Christine Hamdoune, Le testament de C. Cornelius Egrilianus. IL Alg. I, 3040. ibid. |
Photos : DR, Reconstitution et retouche © jijel-archeo 2012 |
À suivre.......................................