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Tiddis, l'antique Castellum Tidditanorum, appelée par ces proches habitants Ksentina Lekdima «le vieux Constantine», se trouve à une vingtaine de kilomètre au nord-ouest de Constantine, sur la route nationale menant vers Jijel, après avoir emprunter le chemin qui mène vers l'agglomération de Sefsafa, commune de Béni H'midène, sur 7 km environ.
La grande porte de TiddisCes ruines figurent dans l'Atlas archéologique de l'Algérie de Stéphane Gsell (feuille 17, n°89) et avaient fait l'objet de plusieurs fouilles archéologiques déjà en 1862 puis en 1941 dans le but d'une restauration du cadre urbain. Elles s'étalent sur environ sur 42 hectares.
Son appellation exacte fut découverte en exhumant une stèle portant une dédicace à Julia Domna comprenant les mots : RESPUB. TIDDITANOR., abréviation de Respublica Tidditanorum. Mais l'appelation la plus complète se lisait sur la dédicace à l'empereur Gordien : RESPUBLICA CASTELLI TIDDITANORUM. Selon Berthier, ancien conservateur du musée national Cirta de Constantine jusqu'en 1970, ce nom dériverait, du berbère «Tiddar»; traduit en arabe par «Ras Eddar », signifiant le toit de la maison en français. Désignation, reflètant sincèrement sa topologie endossée à une grande colline, dominant les alentours et, surplombant les gorges du Rhumel. Il s'agit d'un site typique de ces castella naturellement fortifiés qui formaient depuis l'époque des royaumes numides, une couronne autour de Cirta, dans un rayon de 20 à 30 km.
Les fouilles archéologiques à Tiddis ont
montré une suite de terrains où toutes les
époques depuis la préhistoire jusqu'à
l'histoire sont représentées. A. Berthier le
rendait si bien en la décrivant ainsi: «les ruines
de
Tiddis témoignent de la succession des civilisations en
Berbérie depuis les temps néolithiques
jusqu'à nos jours». On y trouve les
traces du
peuple protohistorique, libyque, numide, romain et arabe et une
présence humaine présente jusqu'au
début du XIIIe siècle.
À partir de
ce relief diversifié, on peut diviser la
cité en trois parties: la première occupant le
plateau, la seconde le versant oriental et, la troisième le
pied de la falaise. On retrouve étalé
dans le temps et l'espace des dolmens, des inscriptions libyques et
néopunique, des stèles phéniciennes
anépigraphes, des inscriptions et des vestiges
romains et même des traces d'une occupation
musulmane.
C'est également un centre d'artisans comme le quartier de potiers, de verriers et probablement de tanneurs. Les ateliers de poterie ont conservés les fours, les douves et la plus intéressante collection d'outils englobant toute les époques citées. On y a découvert par exemple des vases puniques et des lampes grecques du Ve siècle avant J.C., des lampes et plats ainsi qu'une série très rare de «dénéraux» de la période musulmane et dans les tombeaux situés aux abords de la ville, les bazinas[*], et des vases d'un aspect inconnu.
Tiddis a reçu en 2005 la visite de l'éminent professeur Walter, de l'université de Chicago, spécialiste de l'histoire antique de l'Afrique du Nord.
Une épitapheEn opérant une visite des ruines, les monuments et constructions se présentent dans l'ordre suivant:
I | Temple | IX | Temple |
II | Porte Monumentale | X | Grotte |
III | Mithraeum | XI | Thermes de l'Ouest |
IV | Chapelle chrétienne | XII | Château d'Eau |
V | Thermes de l'est | XIII | |
VI | Petit Sanctuaire | XIV | Sanctuaire (Mithriaque?) |
VII | Bassin | XV | Tour |
VIII | Forum | XVI | Citerne |
Sources: |
André Berthier,Tiddis. Antique Castellum Tidditanorum, 1951 |
Journal El Watan |
Photos: |
Karim Hadji, ©archeonat & jijel-archeo. |