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Focus Algérie Pierres du DZ |
Ville forte érigée à une
trentaine de kilomètres au nord-est de la ville de M'sila,
la Kalaâ des Béni Hamad se
trouve sur le
piémont sud de la montagne Maadid, sur
un plateau
incliné à 950m
d'altitude. Cette
citadelle a
été bâtie en 1007 par Hamad
ben
Boulkine (Bologhine) ben Ziri, souverain
fondateur de la dynastie
Sanhadjide, après avoir
obtenu l'autorisation auprès
de son suzerain Badis. Sa construction fut
confiée
à un certain Bouniache.
Une muraille de 7km de long entourait la Kalaâ à l'intérieur de laquelle s'élevaient plusieurs bâtiments, dont la grande mosquée et les palais El Manar (Sémaphore), El Bahr (Lac), Essalem (Salut) et Ennedjma (Etoile). On entrait dans la ville par trois grandes portes: Bab El Aqwas au nord, Bab Djenan à l'ouest et Bab Djeraoua au sud.
Il ne
reste debout de la cité hamadite, que la tour de la grande
mosquée, monument construit en pierres de taille et qui
comportait 13 nefs orientées Sud-Nord. La salle de
prière possédait 84 colonnes dont il ne subsiste
que
les socles.
En 1897, Blanchet y fit des fouilles quand
il constata
l'importance des édifices de La Kalaâ.
Après sa mort, Robert reprit les
recherches sur la
cité, étudiant spécifiquement la ville
et son enceinte, le minaret de la mosquée, les vestiges de
Bab El Aqouas, du pont et du palais du Manar. Il donna
également des descriptions de fragments de
céramiques à décors en relief et
à décor polychrome. l'auteur fit le plan, la
coupe et la description du réservoir dit Aïn
Es-Soltane qu'il rapproche d'un bassin de la
mosquée de
Kairouan. Enfin, il consacra de précieuses études
sur l'emploi des tours à feu dans le monde musulman et
signala les ruines berbères voisines de Tihamamine.
Selon El Bekri (fin du XIesiècle), la population de la Kalaâ progressa, avec l'arrivée des vagues hilaliennes et la chute de Kairouan. Elle était devenue une grande ville, peuplée, riche et redoutable. Le départ d'El Mansour vers Béjaïa, au milieu du XIIesiècle, cherchant une nouvelle résidence dans une région mieux protégée, marqua sa chute définitive.
Le site lui même qui n'était pas dénué d'intérêt défensif, a été déjà habité dans l'antiquité durant la période romaine, comme en témoigne la mosaïque représentant le Triomphe d'Amphitrite, découverte en 1898, lors des fouilles effectuées par le général de Beylié.
Non loin de la grande mosquée se trouve le tombeau du poète et savant Abû Al Fadhl Al Nahwi, mort en 1119, immortalisé par le village construit jadis autour de sa sépulture et qui prit son nom (Al Nahwi).
En 1152, la Kalaâ fut détruite par les Almohades dirigés par Abdel Moumène.
Sources: |
Masqueray, Mission dans le sud de la province de Constantine. |
La Kalaâ a été classée Site du Patrimoine Mondial par l'UNESCO en 1982.