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Dressée au sommet d'une falaise de grès rouge dominant la méditerranée, à 60km à l'ouest d'Alger, la basilique de Sainte Salsa à Tipasa, fut érigée au IV siècle avec les pierres de temples païens. Cet endroit, dès l'origine avait reçu le nom de «colline des temples». Découverte par Stéphane Gsell et l'abbé Grandidier, la basilique de Sainte Salsa était ornée de mosaïques dont il ne reste à peu près plus rien aujourd'hui. L'édifice religieux, lors des fouilles exécutées en 1931, comprenait neufs nefs séparés par des colonnes.
Une immense mosaïque décorait le sol. La vaste abside longtemps protégée des assauts de la mer toute proche qui rongeait inéluctablement la falaise, s'effondra en partie dans les eaux. La basilique conserve également la relique d'une jeune chrétienne, jetée dans la mer pour avoir refusé d'abjurer sa foi.
« la précieuse Perle du Christ »L'histoire de
Sainte Salsa, nous est parvenue
jusqu'à aujourd'hui grâce au témoignage
d'un citoyen de l'antique Tipasa du Ve siècle. Salsa, la
plus glorieuse des femmes de Tipasa, originaire de cette ville,
était une petite fille qui avait quatorze ans, refusant
l'adoration d'objets païens, malgré qu'elle soit
né de parents païens, brisa un dragon en bronze et
lança la tête à la mer. De retour, elle
se heurta à une population blessée dans son
sentiment religieux et déchaînée se
ruant sur la malheureuse, et finit par la lapider, puis la balancer
ensuite dans les flots. À cet instant, selon la
légende, une gigantesque tempête se souleva et
frappa la ville et ne cessa qu'au moment où un marin en
perdition, un certain Saturninus, recueillit le
corps de l'enfant
près de l'entrée du port.
Quand la
tempête cessa, le corps de «
la
précieuse perle du Christ », la
jeune martyre
du début du christianisme, fut transporté par les
adeptes de la nouvelle religion dans un cortège
funèbre, vers une petite
chapelle située au dessus du port, qui deviendra
plus tard le sanctuaire
dédié à Salsa.
Une inscription trouvée sur un sarcophage brisé nous renseigne sur la sacrifiée, « au lieu où brille le saint autel, repose la martyre Salsa, toujours plus douce que le nectar, qui a mérité d'habiter toujours au Ciel, en pleine béatitude ».
Autour de la chapelle de Sainte Salsa, un important cimetière chrétien s'étend, avec des sarcophages dominant la mer dont plusieurs portent des inscriptions. La nécropole comprend aussi une belle table d'agapes, massif de maçonnerie semi-circulaire, sur lequel les fidèles s'allongeaient pour banqueter en souvenir des morts.
Le sanctuaire de Sainte Salsa est connu également par les fréquentes visites du rebelle d'origine berbère Firmus, qui au commencement de sa révolte allait faire pèlerinage et offrandes. Il venait s'acquitter de voeux pour avoir l'appui de sa population, contre les romains, malgré le fait qu'il soit probablement donatiste et donc chrétien. Cependant la malchance le poursuivait malgré ses prières et dévotions, les défaites se succédèrent et un jour, poussé au blasphème, il trébucha de son cheval dans le vestibule même de la chapelle.
Sources: |
Revaf.N° 71, 1930 |
jijel-archeo 2008 |
Le site de Tipaza fut classé sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, en 1982. Il a été par la suite déclassée en 2002, et déclaré patrimoine en péril par le comité mondial du patrimoine de l'organisation, suite aux manquements aux règles de protection et de sauvegarde inhérentes à ce magnifique lieu. En 2007 cependant, il reprit son ancien statut en réintégrant la liste du patrimoine mondiale de l'humanité.