jijel-archeo

Le tombeau de la chrétienne, est situé sur la partie montagneuse du littoral de Tipasa, à 07 miles à l'est de la cité romaine de Tfassent, l'actuelle Tipasa. Le mausolée, traduction de l'arabe « Kbour Roumia », sans doute due à l'apparence de croix latines aux quatre points cardinaux de ces fausses portes. C'est le monument, que Pomponius Mela dans sa chronographie du 3e siècle de l'ère chrétienne, place entre Iol (Cherchell) et Icosium (Alger) et le désigne, comme étant destiné à la famille royale des souverains numides. 

La forme de cette construction et l'idée souvent répandu d'un trésor caché dedans, ont fait que les Turcs aimaient à l'appeler « Maltapasy», où le trésor du pain de sucre.
Au regard de la géométrie, le tombeau de la chrétienne pris dans son ensemble, est un immense dé polygonal, surmonté d'un cône à gradins et posé sur un socle carré, le tout en pierre de taille. Son diamètre est de 64 mètres, et malgré l'absence de quelques assises supérieures démolies et dégradées, le monument a conservé une hauteur de 33 mètres. Le dé est à facettes larges de 2m40, circonscrits par soixante colonnes engagées d'ordre ionique ancien, dont les chapiteaux qui touchent les fausses portes sont à palmettes et les autres à bandeaux. Une corniche assez simple le terminait supérieurement.

L'archéologue Mounir Bouchenaki s'est questionné sur la chronologie de sa construction. Selon le chercheur, « le monument pose un problème historique important. Quand et par qui a t-il été construit? Cet édifice n'est pas daté. Il n'y a aucun indice chronologique à tirer des marques qui sont gravées sur les pierres de taille... Certaines de ces marques de tâcherons ont une apparence de caractères latins; libyques ou grecs mais ne sont pas pour autant des lettres alphabétiques ». Puis il ajoute; « les historiens depuis le début du siècle ont des avis partagés. Les uns préfèrent l'attribuer à Juba II, les autres lui donnent une date bien antérieure à ce roi »

Mounir Bouchenaki, pense au roi Bocchus 1^er dont le règne fut fort considérable, tandis que Serge Lancel penche pour un tout autre souverain, se référant au lion et lionne sculptés sur la partie droite du vestibule qui aboutit au déambulatoire souterrain qui pourrait semble t-il styliser le roi Juba II et sa femme Cléopâtre de Séléné. « Il en est un fort célèbre, M.P. Romanelli qui s'est totalement écarté de ces deux tendances; pour lui, le Tombeau Royal de Maurétanie est un mausolée tardif qui pourrait même appartenir au 5^e et 6^e siècle après J.-C.. Il voit notamment en lui une réminiscence du mausolée circulaire d'Hadrien à Rome ».

Le mystère reste donc entier. Qui pourra le résoudre?