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Focus Algérie Pierres du DZ |
La ville d'Achir est située à une centaine de kilomètres au sud-est d'Alger, dans le massif du Titerri, appuyée au flanc sud de Kef Lakhdar. L'étendue des ruines d'Achir et de Benia toute proche atteste que ses villes furent très peuplées et également florissantes. Seules quelques ruines ont subsisté de l’ancienne cité médiévale. La fondation d'Achir remonte à 324 de l'hégire (935-936) au fort règne du khalife fatimide El Kaïm, fils d'El Mehdi. Le nom de Achir (prononcé aujourd’hui El-Achir et souvent Yachir) provient sans doute du berbère signifiant «ongle», à cause de la forme du site. Ou bien, a t-il pris le le nom de l’une des huit fontaines qui alimentaient autrefois la ville?
C'est par ses mots prononcés en l'an 324 de l'hégire, que Ziri ben Menad, prince sanhadjien et fondateur au Xe siècle de la dynastie ziride, désigna à ses soldats le lieu inhabité du Kef Lakhdar, à la position saisissante, et qui renfermait huit sources abondantes aux alentours, pour ériger et bâtir la future cité d' Achir. Ziri ben Menad fit ramener des menuisiers et des maçons de M’sila de Tobna et de Bouira (Souk Hamza), ainsi que de nombreux habitants pour peupler la nouvelle ville. Achir s'entoura alors de grandes murailles et les précipices qui l’entouraient rendaient son accès difficile et la protégeait.
Quand, en 341 de l'hégire (972), le calife fatimide Al-Mu’izz quitte le Maghreb pour l’Égypte, il confie l’administration de l’Ifriqya à Bolognine, le fils de Ziri. Celui-ci quitte Achir pour s’installer à Kairouan, mais il va garder des liens étroits avec Achir où sa famille va demeurer.
Bolognine revenant en l'an 362(Hg) d'une expédition au Maghreb, amena avec lui toute une population de Tlemcen qui s'était révoltée et l'a fixe à Achir.
Ibn Khaldoun, dans son histoire des Berbères, dit qu'El Mansour autorise Bologhine à fonder trois ville, l'une sur le bord de la mer et appelée Djezaïr beni Mezghena qui servirait de port débouché de Achir, l'autre sur la rive orientale du Chélif appelée Miliana, la troisième porta le nom de Lemdia (Médéa), vraisemblablement sur les ruines de l'antique Lambdia des romains.
En 390, la ville résista au siège de Ziri ben Attia qui s'était révolté contre la dynastie ziride. Achir tomba ensuite sous la domination Hamadite, fraction née d'une scission des zirides. Une expédition entreprise par Kérama reprit la victoire et la rendit sous son ancien giron Ziride.
En 408, elle tomba sous la domination de Hamad et cessa en ce temps d'être ziride malgré les tentatives de Kaiuan et d'El Moiz.
En 440, elle fut dévastée par Youcef Ben Hamad et Bologhine Ben Ziri, la cité ne se repeuplera qu'en 455.
En 498, elle fut ruinée encore une fois par Tachefin, gouverneur de Tlemcen, qui fit poursuivit son adversaire jusqu'à dans sa capitale.
En 545, les conquêtes d'Abdelmoumen font passer Achir dans l'empire Almohade.
En 581, une tentative almoravide échoua, et le coupable de cet outrage, un sanhadjien du nom de Bazir fut mis à mort.
Dévastée et pillée une première fois en 1080 par une tribu arabe de la confédération des Makils, on ne retrouve plus de trace de la ville d'el Achir dans l'histoire après sa mise à sac en 1235, lors de l'invasion du général Hafside Abou Zakaria, qui occupa les territoires des sanhadja situés entre Tobna et le pied du Kef Lakhdar.
Achir est reconstruite encore une fois, avant d’être occupée de nouveau, cette fois par Ghazi al-Sanhadji (1184).
Le site musulman d’Achir a connu plusieurs fouilles, notamment au palais de Bent Essoltane, et au nord des remparts depuis 1850 jusqu'à aujourd'hui.....
Sources: |
Ibn Khaldoun. Histoire des berbères. tome II |
Capitaine Rodit, Les ruines d'Achir. Revue africaine n° 52-p.86, 1908 |
M. A. Haddadou. Achir. Infosoir, 2008 |
Internet |
Selon Horace-Vernet, « le premier sondage opéré à El Achir a mis à jour un bas-relief représentant un buste féminin avec la tête ornée d'un croissant. A l'extrémité nord-ouest de la ruine, sur un terrain servant de culture, M Charrier a trouvé un fragment de base de colonne; une fouille en profondeur a révélé le présence d'un édifice, avec murs de grand appareil d'un mètre vingt centimètres d'épaisseur ».