jijel-archeo |
Jijel, Archéologie d'un espace |
La localité des Béni Yadjis est située à une trentaine de kilomètres à vol d'oiseau de Jijel en direction du sud. Elle traîne sur le piémont nord de la montagne de Tamesguida (1626m) [de l'arabe "Masjad", mosquée], l'un des plus haut sommet de la wilaya. Elle est séparée de Djimla sa voisine à l'est par l'oued El Askaf et trouve à sa gauche le territoire des Béni Foughal. Assise sous la «protection» du saint Sidi Mansour, dans la sépulture repose au sommet de la montagne éponyme (918m) qui regarde le pays, un autre djebel, celui de Si Oussaf la domine avec ses 939m de hauteur.
A gauche, l'adret de Kef Oussaf, à droite Sidi MansourUne virée dans cette jolie contrée qui fait corps dans le grand et extraordinaire douar de Tamesguida, nous surprend avec la densité des curiosités que l'on ne soupçonnait pas. Dans un éclatement ou l'on devinerai des facettes enterrées ou cachées au regard, surtout, forcément celles qui cerneraient les périodes préhistoriques et protohistoriques, très peu étudiées au nord de l'Algérie...
En s'arrêtant au niveau du Chouf, belvédère dominant les alentours, d'où l'on peut observer les petites villes de Texenna et de Djimla et leurs paysages immédiats, on peut emprunter un chemin qui nous conduit directement à la ruine de Bouayache, près de Sida, sur près de un kilomètre environ.
C'est vraisemblablement, l'un des divers chemins qui composaient l'antique voie romaine Sitifis-Igilgili dans la région. Elle devrait aboutir à Mechta Terfia, véritable carrefour où l'on a découvert plusieurs milliaires.
La voie taillée dans le rocherLa colonne expéditionnaire des Babors sous le commandement du Général MAISSIAT a emprunté cette voie en 1856 pour se diriger vers le massif des Babors en plein trouble.
S'éloignant de la route goudronnée, tout en contemplant le magnifique paysage, on arrive à l'inscription qui commémore la "réouverture" de cette route. Le monument estampillé d'une belle écriture dont on peut lire les détails sur la photo, possède une hauteur d'environ deux mètres et une largeur d'un mètre.
Inscription de la route Djidjelli-Sétif |
ROUTE DE DJIDJELLI A SETIF OUVERTE EN 1856 PAR LA COLONNE EXPEDITIONNAIRE DES BABORS SOUS LES ORDRES DU GENERAL DE Don MAISSIAT |
En continuant notre chemin, on aperçoit au loin la ruine de Bouayache, (Photo de gauche) que les pierres encore debout décrivent un rectangle, alors que d'autres sont éparpillées sur toute la pente en contrebas. Ces vestiges probablement d'un fortin militaire surveillaient sans doute le col des monts Tebala (937m) et Si Oussaf.
La ruine de Bouayache - SaïdaTout près de là, et un peu plus bas, on peut aperçevoir une grande masse rocheuse creusée d'une cavité presque carrée dont l'entaille pour la pose de la dalle de fermeture est bien visible.Plus loin cheminant vers M'zara, on rencontre à notre gauche, en face d'un moulin délaissé, un gros bloc entaillé de deux formes rectangulaires ayant approximativement deux mètres de longueur et moins de deux en largeur. Vestiges probablement d'un ancien moulin. (Photos du bas)
Entrée d'un caveau | Vestige d'un moulin |
De là, en empruntant le chemin qui mène à El Oulidja, on peut selon certains habitants voir une borne milliaire encore debout, qu'on a pas pu vérifier de visu en compagnie d'amis (voir découverte de deux bornes milliaires). Si on se fie aux dires des personnages rencontrées, l'on pourrai déambuler jusqu'à la base de la falaise de Seridja par un chemin ardu parallèle à l'oued Akabal, affluent de l'oued Djendjen, pour arriver à Ghar di Sed (la grotte du barrage), qui mériterait nein un jours le détour.
Si on ne dispose pas assez de temps, on prendra le chemin qui mène vers le vaste champ couvert de grosses pierres noircies par le soleil, et disposées d'une façon surprenante à l'oeil. C'est le «Hadjar El Meurakeb». On ne peut pas y être indifférent. Séduit par le nom du lieu, qui suggère des «pierres montées», l'endroit dégage une forte impression quand à la densité des pierres, néanmoins parmi les habitants rencontrés aucun n'a encore retrouvé un soupçon d'objet ancien.
On peut suggérer que ce serait une nécropole préhistorique ou lybico-berbère. Mais pour le moment, on en a pas la preuve!
Tout près de là, coule dans un univers presque exempt d'arbres, l'oued Bou Kerma. En le suivant, on aboutit à une source de très bonne eau, près d'une ancienne mine. Plus bas, dans la mechta de Bou Kerma, qu'on a visité par le passé (*), on peut aperçevoir quelques vestiges de murs dont certains ont disparus lors des glissements de terrains survenus il y'a un peu plus de deux années, quand il eut à tomber une grande quantité de pluie et de neige.
Dans la localité, on avait retrouvé une épitaphe romaine presque effacée, une fontaine complètement cernée par les habitations, mais reste tout à fait visible. Un mortier et une meule dormante, ainsi que quelques pièces de monnaies que les habitants nous ont montrés.
Elle a été découverte en 2006 à mechta Bou Kerma. Au début je n'avais pas pu déchiffrer l'inscription mais j'y reviendrai plus tard.
Inscription | Transcription & Description |
I. La dédicace à ?Cette belle photo prise en 2011 montre la dégradation subie par cette pierre ou quelques lettres sont effacées. Ce fait nous interpelle quand à la problématique de sa sauvegarde dans un lieu sur, une école par exemple ou bien le siège de l'APC. |
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