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Jijel, Archéologie d'un espace |
Une virée à Bida au sud d'Erraguène (40 km S-O de Jijel), fait remonter en nous, encore une fois, les mauvaises appréhensions Vue de Bida concernant notre patrimoine antique, surtout dans notre wilaya.
Le site archéologique; qui se trouve sur la rive gauche de l'oued El Bahar, affluent de l'oued DjenDjen au niveau d'Erraguène, près du lieu évocateur de Hadjar Kebab; s'étend sur plusieurs hectares malheureusement laissé aux abandons et chaque jour, dieu sait, combien de pans d'histoire et de monuments antiques importants disparaissent à jamais.
Rien qu'à regarder ces stèles funéraires découvertes là-bas, et autres pierres taillées et sculptées, un grand désarroi nous surprend, convaincu que leur place est dans un musée, car fatalement, Débris jonchants le site archéologiquecomme il est d'habitude chez nous, tôt ou tard on ne les verrai plus, soit par le fait des destructions ou bien des vols impunis.
Un bureau d'études de travaux publics a bien alerté les autorités il y a un certain temps, lors de son passage à Bida, en adressant un mémorandum au wali pour un éventuel classement et protection du site. Mais depuis, rien n'a été entamé, alors qu'il suffisait d'une légère prospection avec quelques archéologues, en compagnie des responsables de la commune d'Erraguène, ceux du musée de Jijel, de membres d'associations actifs, pour dresser l'inventaire de tout ce qui peut être récupérer et porter; fragments d'architecture et de statues, bas-reliefs, inscriptions; et les acheminer vers Jijel, chef lieu, afin d'enrichir l'inventaire des antiquités locales et y développer la collection lapidaire actuellement pauvre du musée de la ville.
Rien n'empêchera dans un futur qu'on espère proche, la commune d'Erraguène d'envisager un endroit qui ferait office de musée communal et digne d'un conservatoire pour la protection et l'exposition d' objets archéologiques et historiques que recèlerait à ne pas en douter la vaste région des Béni Zoundaï et Béni Foughal.
Sur les trois stèles découvertes dans un assez bon état et joli esthétique avec frontons triangulaires, une seule présente des inscriptions romaines, probablement inédites. Je n'en ai pas la preuve. (photo de gauche). L'épitaphe concernerai sans doute un père décédé, selon la formule consacrée, incomplète ici, Karissimo Patri ou Parenti Karissimo « à mon père bien-aimé »
Les deux autres avaient leur cartouche totalement érodé, sans épigraphie visible. Sur l'une en grès, présentant un pédoncule, le fronton est sculpté d'un triangle à l'intérieur duquel est gravé un croissant, trahissant l'origine locale du défunt. Sur l'autre, apparemment un dessin difficilement visible.
Photo de l'inscription | Transcription |
I. L'inscription de Septima |
Voici une inscription receuillie sur le site de Bida. Elle concerne une dédicace à Septima faite par un être dont elle lui est chère!... SEPTIMADVCISS FPI SECVR ......... ....................... KARISSIMO ................XXX |
Autres stèles | |
Mais rien ne sera entier si on ne sait pas le nom antique de cette bourgade. Jusqu'à aujourd'hui aucune inscription n'a mis le nom de celle-ci sur une pierre. D'aucuns et moi même avions suggéré la cité d'Ad Basilicam, mentionnée dans la table de Peutinger et l'itinéraire d'Antonin dans le croisement des voies romaines allant de Sitifis à Chobae et Saldae vers Igilgili. La preuve est également absente et il faudrait donc, nous résigner à attendre, à défaut de fouilles, d'autres évènements pour d'autres découvertes afin de connaître le nom exact de ce lieu antique. D'où l'importance de la préservation...
Karim Hadji