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Jijel, Archéologie d'un espace |
Monument protohistorique à la signification diversement interprétée. Il serait selon certains le lieu de rituels religieux et saisonniers où peut être le point culminant d'une délimitation géographique, non encore cernée, des tribus qui y vivaient.
Il subsiste ça et là de restes de dolmens, malheureusement le temps et l'ignorance feront qu'ils disparaîtront un jour. Bien qu'ils soient des lieux mythiques où seraient nés les premières tribus berbères.
Pour parler du mythe, une légende proche de celle de Hammam Meskhoutine de Guelma relayée par les habitants de la région a été relatée par C. Féraud dans son livre sur l'histoire de Gigeri. Voici son commentaire.
«... Les dolmens
étaient regroupés au nombre de six ou huit ; un
seul était resté debout, c’est celui
que les Kabyles nomment El-Aroussa, la fiancée. On pense
aujourd’hui que le mégalithe toujours
dressé est beaucoup plus un indicateur
géographique ou tribal. Le mythe qui entoure ce monument
ressemble à la légende qui entoure celle de
Hammam Meskhoutine, près de Guelma...».
«...Un frère
voulait
épouser sa soeur ; Dieu, pour empêcher ou punir
cette union incestueuse, transforma en pierre le couple criminel, au
moment où il se transportait vers le toit conjugal.
– Les deux blocs perpendiculaires qui servent de pieds
à la table du dolmen, représentent selon les
habitants du lieu, le corps et les jambes de la mule qui portait la
fiancée. La table serait l’Aroussa elle
même, et, enfin, la dalle qui ferme le monument du
côté ouest serait le mari. Plusieurs autres blocs
informes jonchent le sol aux environs ; ce sont là les
parents, les témoins et les amis invités
à la noce. Le kadi qui aurait présidé
au mariage figure au nombre des coupables
métamorphosés : on le remarque à son
ampleur et à une certaine blancheur que n’ont pas
ces compagnons d’infortune...»
Lors de notre visite à Hadjaret Laroussa, «La pierre de la mariée», dans les monts de Beni Fetah (Photo d'en haut), nous nous sommes permis une petite excursion dans les alentours immédiats, là où la carte mentionne des vestiges romains. Et là, nous fûmes enchantés par une belle découverte, celle d'une gravure sur grès, probablement inédite!, montrant un poisson très bien figuré. Le trait vert sur la photo, suggère la forme du poisson. C'est ce que l'on a cru voir. On connait la relation du poisson avec les saint chrétiens, à moins qu'il existe une toute autre interprétation!
Des ruines de peu d'importance, indiquerait sans doute l'existence d'une résidence rurale. Des élèments creusés dans le rocher, suggérerait encore des structures qui serviraient à la fabrication d'huile d'olives. Ces blocs de pierre travaillés ne serait donc que des éléments d'une huilerie.
Plus loin, sur un sol décapé, repose un gros bloc comprenant des entailles et rigoles. Les traces en surface penchent pour son utilisation probable à moudre du grain.
Ceci pour la partie antique, entrons dans l'histoire pour aller visiter un haut lieu de la résistance contre la colonisation, de la moitié du 19e siècle. Pour cela, direction nord vers le sommet du djebel et jetons un coup d'oeil su le monument du 10e de ligne. C’est le lieu, où se déroula la fameuse bataille de Beni F'tah, qui opposa les soldats français du régiment des grenadiers du 10e de ligne, venus de Sétif et les habitants de la région, au tout début de la colonisation, plus précisément en 1857. Le capitaine Dufour, qui commandait la section, fut frappé à mort et succomba avec ses officiers, ses sous-officiers et trente-cinq grenadiers. Le reste des troupes ne durent leur salut qu'avec l'arrivée en renfort de deux brigades d'infanterie que commandait le général de Saint Arnaud gouverneur alors de la province de Constantine.
Lors de l'occupation définitive de la région, les français érigèrent ce monument en mémoire de leurs morts.
L'inscription du monument du 10e de ligne
Détail de l'inscription ┼ 10 E DE LIGNE 11 MAI 1857 |