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Jijel, Les grandes Histoires |
Lamine Issad est un étudiant en France originaire de Ziama Mansouriah (Jijel). Préparant un master en Histoire des Sociétés arabes contemporaines à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, intitulé « l'Association des 'Ulama musulmans algériens et les confréries religieuses dans l'arrondissement de Bougie », il a au cours de la première année (Master I) terminé un vaste chapitre de son mémoire ou il a abordé une intéressante et enrichissante partie sur l'histoire Jijel dont il nous a aimablement construit un résumé et autorisé à le publier sur jijel-archeo. Ce dont on ne le lui cessera jamais de l'en remercier.
Médersa el Hayat de Jijel, actuellement musée Kotama.Ébloui par la qualité du travail, je lui ai, en aparté, proposé de m'expliquer le système du mémoire en master à la Sorbonne qui se fait en deux ans comme en Algérie et partout afin d'en décrypter les différences entre les types de politiques universitaires et de leurs performances.
Pour lui, le « le master 1 est très fondamentale, car il pose les bases du travail final », c'est le moment ou « l'on doit s'occuper de bien définir et délimiter le sujet ». En plus « tout le travail de bibliographie et celui des sources archivistiques doivent être menés de concert, ainsi qu'un chapitre du mémoire qui doit être finalisé et remis à l'université pour une première soutenance».
Un bon système qui ouvre bien la voie à la recherche et je conçois bien maintenant la dissemblance entre les deux « doctrines de connaissances » et le peu d'intérêt que portent « nos pouvoirs publics » pour la science.
Revenons à notre sujet.
Dans un bref exposé de la région de Jijel aux chroniques très peu connues portant le titre : « Djidjelli, une commune à part : une zone tampon entre le Constantinois et le pays kabyle », il analyse et décrit la position administrative coloniale en rapport aux deux courants religieux sévissant à l'époque, celui des Uléma et celui des confréries particulièrement celle de la Rahmania, la plus importante du département.
Jamâiat des Uléma mususulmans algériens.Confrontant les thèses de l'administration coloniale française, « son double jeu », et celles de certains historiens, Issad s'est préoccupé d'une période très occultée par les historiens et charnière pour l'histoire du pays : 1945-1953. Comparant avec manière les épisodes de la genèse et de l'objectif des deux protagonistes religieux, il examine le conflit qui opposa la Tariqa des Rahmania et les 'Ulama et analyse le comportement de chacun des deux courants lors des événements du 08 mai 1945 et des mois qui en suivirent.
Traitant des personnalités religieuses qui ont œuvré pour l'émancipation de la langue arabe, celui de l'éveil politique et de la quête du savoir pour les musulmans algériens, il établit alors des notices détaillées des uns et assez peu pour d'autres, à cause semble-t-il de l'absence de sources d'informations fiables. Il nous dresse par exemple une biographie de Si Mohamed Tahar Sahli, ancien Imam de la mosquée de Jijel qui porte aujourd'hui son nom, mais peu d'éléments sur Ahmed Bourezak dit Bourouh et de Belkacem Menia fondateur d'une zaouïa à Texenna et mort à la Mecque en compagnie de Benkhellaf.
Après avoir soutenu au mois de juillet dernier une partie de sa thèse, il m'a envoyé, comme je l'ai précisé précédemment, un résumé m'autorisant à le publier sur mon site. Comme c'est une personne qui aime donner, estimant que c'est « un plaisir pour lui de partager l'histoire de notre région aux algériens, d'autant plus qu'elle est très méconnue », il mérite forcément qu'on lui porte pareillement du soutien. Il est prévu qu'il terminera son mémoire final en 2014 au cours de la seconde année (Master II).
Dans cette optique, il viendra à Jijel pour recueillir des témoignages oraux. Anticipant ces propres démarches, nous prions les gens de Jijel ou d'ailleurs de lui venir en aide et de le confronter aux personnes qui ont connu les personnages cités dans son mémoire et de lui tenir si possible rendez-vous avec des connaissances avec qui il peut discuter. Tout document ou anecdote historique pouvant enrichir son travail n'en sera que bénéfique. Il espère particulièrement rencontrer les descendants des chioukh djidjelliens de la confrérie Rahmania qu'il a effleuré dans son mémoire comme Belkermi, Benikhlef et Belahmed .
Donc n'hésitons pas à l'aider.
C'est l'appel que je lance à Toutes et à Tous.
Karim HadjiVous pouvez le contacter à l'adresse email suivante:
issadlamine@hotmail.com