« Si nous venions à disparaître, défendez nos mémoires » Didouche Mourad
jijel-archeo
Dekhli Mokhtar dit El-Baraka
Martyrs
Dekhli Mokhtar dit El-Baraka
02 décembre 1929 - 19 septembre 1957
Son parcours
Dekhli Mokhtar est né un
deux décembre 1929 à Chekfa (Taher). Fils de Tahar ben
Mohamed et Bouaziz Messaouda, il est le seul garçon parmi ces
quatre sœurs dans la famille. Jeune enfant, il est inscrit
à l’école coranique de mechta Ouled Abdellah de
Chekfa, où il passa quatre années à suivre les
enseignements de Cheikh Bouhroum Ali.Dekhli Mokhtar (à gauche) et deux de ses compagnonsA l’âge de l’adolescence, il
prit le départ pour Annaba pour atterrir chez un proche de sa
famille, en compagnie de son cousin Mohamed Larbi. Nous sommes en 1943,
et dans cette ville débutant une nouvelle vie, il fut
embauché chez un boulanger, puis changea ensuite
d'activité pour devenir coiffeur à la rue Aïssaoui
Mohamed actuelle. Il y travailla jusqu’en 1945. Dans le local
où il exerçait son nouveau métier, il eut à
côtoyer un grand nombre de personnes et diverses
personnalités du mouvement national et militants de la zone de
Annaba. Ce à quoi il rejoignit les rangs du PPA (Parti du Peuple
Algérien) au sein de la section dirigée alors par Ammar
Benaouda.Celui-ci, au cour d’une réunion,
incita ces militants à venir à la prochaine
séance, chacun muni d'une arme, condition pour être
accepter durablement. Tous en furent ainsi, sauf El Baraka qui n'avait
pas pu se procurer une arme de guerre, ce qui lui valu d'être
interpellé par son chef Si Ammar quand aux raisons de cette
défaillance. El Baraka rétorqua, « Montrez-moi la tête la plus chère ici à Annaba et je vous l'amènerai dans un couffin »,
dépliant sous les yeux de son responsable un rasoir de coiffeur,
la seule arme qu'il maniait avec dextérité...Tout le
monde s’esclaffa quand à la manière de juger le
comportement et le geste du nationaliste. Après la scission du parti, il intégra en 1953 l’OS (organisation spéciale).Au déclenchement de la
révolution de 1954, il est envoyé par ses responsables,
dont Ammar, vers la région de Jijel, pour intégrer les
cellules de Bentobal à Chekfa muni du mot secret n° 2213 [1] pour être reconnu.Son entrée dans l’action armée débuta par une action fedayin près de Chekfa, le premier juin 1955 dans une opération au cours de laquelle le Caid L. fut abattu. Au mois de juillet 1955, El Baraka
se rendit avec le groupe de la Nahia1, Zone2, que dirigeait Bentoball
Abdellah, au douar Lemdjdja afin d'assister à la
réunion pour préparer l'offensive du 20
août 55, dont le chef de Zone Zighoud Youcef était
l'un des principaux initiateurs. Il était en compagnie de
Messaoud Bouali, Messaoud Benssam, Larbi Beredjem, et d'autres
djounouds. Arrivés en retard à ce rendez-vous,
instructions furent données par le responsable de
l'opération afin qu'ils rejoignent leurs postes respectifs
à la Nahia 1 que délimitait à l'ouest
Souk El Tenine, à l'est l'oued Rhummel, au sud l'axe
Mila-Grarem jusqu'à Teleghma englobant El Eulma et
Sétif, et au nord la méditerranée. Après la restructuration
des anciennes zones, il devint responsable à 28 ans, du
secteur I de la région II, zone I, sur les territoires de la
wilaya II d'où il est natif, c'est à dire Chekfa
et ses environs.Au cours des mois qui suivirent, il livra avec ses autres compagnons plusieurs combats à l’ennemi. Des embuscades comme celle du 17 octobre 1955, à 11 heure à mechta Ouaoura أ Tadlest ou les batailles de février et mai 1956 près de Taher [2]. Le 09 mai de la même année, il fut blessé par une grenade. El Baraka aura livré à l'ennemi
de nombreuses batailles quand il tomba, une année plus tard, au champ d'honneur le dix neuf
septembre 1957 au cours de la célèbre bataille de
Dar Saddam, près d'El Milia. Le chahid ne ressentira point,
malheureusement le bonheur l'indépendance retrouvée de son pays. Il
n'avait pas atteint l'âge de vingt neuf ans lorsqu'il rejoignit les
cieux...Plusieurs rues et
édifices publics portent actuellement le nom du chahid dans
les villes de la wilaya de Jijel, ainsi qu'à Annaba. .......... /......... Karim Hadji
jijel-archeo Mémorial [1] De Amar à Salah qui n'est pas venu hier
en arabe, (من
عمار إلى صالح ما جاش البارح)[2] Plus précisemment celles de Berkas le 18 février 1956 et du 08 mai 1956Sources:
Document commémoratif anonyme en arabe
Ali Kafi, Les préparatifs de l'offensive du 20 août 55. (Témoignage)
Ali Boudjdir, Mohamed Seddik Ben Yahia. « Ce sont les
grands sentiments qui font les grands hommes ». Constantine,
Éd. Numidie, 2005