« Si nous venions à disparaître, défendez nos mémoires » Didouche Mourad
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Didouche Mourad
Martyrs
Didouche Mourad
13 juillet 1927 - 18 janvier 1955
« Une des figures les plus séduisantes du mouvement nationaliste » Mohamed HarbiEn tant que chef de la zone que l'on appellera plus tard le Nord Constantinois, Didouche Mourad mérite amplement sa place dans cet hommage à nos martyrs . Et commémorer ne serait-ce que par cet écrit numérique sa maxime prémonitoire qu'il nous a léguée et par laquelle il nous interpelle, oui maintenant et tout le temps, pour en faire un «Sermon pour le Chahid»« Si nous venions à disparaître, défendez nos mémoires. »
Didouche Mourad est né le 13 Juillet 1927 à Alger dans le quartier dEl Mouradia (Belcourt). Issu d'une famille aisée, il est inscrit à lécole primaire dEl Mouradia puis au collège où il obtint un certificat d'enseignement global en 1942. Par la suite, il poursuit ses études au lycée technique des Anassers.Portrait du chahid Didouche MouradMais ce sont ses élans de militant et dacteur politique qui lui sont connus dès son jeune âge, à cause de sa grande aversion du « colonialisme abject », et après 1945 déjà, il rejoint les rangs du Parti du Peuple Algérien.Ses sens aigus de lorganisation et de la planification, ses engagements pour la jeunesse algérienne, le pousse à créer en 1946, une section de scouts musulmans dénommée « Amal » (LEspoir), et une autre sportive, le « Rapide Sport dAlger ».Remarqué pour son engagement illimité envers la cause du peuple algérien, et son désir de « vengeance du colonialisme », il escalada très vite les rangs du parti, pour en devenir au bout de deux années seulement responsables des districts dEl Mouradia, dEl Madania et de Birmandreïs. Cest à lui, lorsque le Parti du Peuple sengage dans la bataille des élections municipales en 1947, que fut échu la tâche de préparer celle de son district. Cadre de lO. S. (Organisation spéciale), il est recherché dès 1950, après la découverte de l'organisation en mars de la même année. Reversé à lorganisation politique après la dissolution de lOS, il part en Oranie pour organiser la campagne élective de l'Assemblée de l'Algérie, où il fut arrêté. Il réussit à s'échapper du tribunal. L'administration coloniale, incapable de mettre la main sur le militant, le condamne par contumace, à 10 ans de prison. Harcelé par la police, il monte clandestinement en 1952, avec Ben Boulaïd, un noyau secret dans la capitale, composé de militants ayant pour mission de fabriquer des explosifs pour la préparation du déclenchement de la révolution. Il déménage ensuite en France pour une mission de contrôle au sein de lOrganisation de la Fédération de France, dont il est ladjoint de Boudiaf. En mars 1954, il prend position contre Messali .À son retour dans la capitale, « en accord avec Boudiaf dont il est un fidèle ami », il assiste à la création du CRUA et participe à la réunion du « comité des 22 » en juin 1954, au cours de laquelle sera annoncé le lancement de la Révolution de novembre.Peu avant le déclenchement de l'insurrection, en octobre 1954, il est le chef de la zone de Constantine. Lors de la constitution du trésor du FLN, il hypothéqua tout son héritage au profit de la révolution et donnera à son combat «la priorité pour une implantation politique». Dès le départ et avec laide de son adjoint Zighoud Youcef, il jeta les bases pour une solide organisation politico-militaire de la région. Il meurt prématurément en janvier 1955, au cours dun accrochage avec larmée française, au douar Souaddek, près de Condé-Smendou, « en couvrant la retraite dun groupe quil dirige »........... /......... Karim H Sources:
Mohamed Harbi. 1954, La guerre commence en Algérie. Bruxelles, Éd. Complexe, 1998