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JAN N° 24 Décembre 2009 |
C’est devenue une coutume, le patrimoine archéologique de Jijel, est une fois de plus, mis à rude épreuve. La grande et mystérieuse nécropole de Dar El Bateh, au lieu dit El Kemaïh, subit les malheureux coups des pelleteuses, opérant au niveau de la route qui devrait contourner la ville de Jijel par le sud.
Vue partielle de la région de Dar El BatehMalgré les observations émises par certains, il y à quelques années, et les cris d'alarme lancés à partir de certains journaux, aucune fouille sérieuse, ni même de sauvetage n'a été entreprise par les pouvoirs publics en charge de ce déilcat secteur. Nous n'avons également trouvé aucun élement de réponse sur l'époque de cette nécropole, qu'on avait dès lors qualifié d'énigmatique. Chez nous, tout est énigmatique, pour laisser libre cours aux mystifications... Déjà, à l'époque, les habitants de Dar El Bateh avertissaient de l'existence de sépulltures, qui seront dérangées lors de la réfection et l'élargissement de la route communale. Ils assuraient les visiteurs que les anciens n'en connaissaient pas l'origine et leurs ancêtres ne se seraient jamais servi de ce cimetière.
Après la curiosité, toute l'ardeur de la découverte s'est estompé. L'orage est passé. Et depuis, rien n'y fut fait. Alors que l'on aurait du ramener des spécialistes pour une expertise. On avait bien invité certains durant les journées du patrimoine, qui se sont tenues à la maison de la culture de Jijel. Il y avait parmi eux des archéologues et des préhistoriens. Un petit saut vers le lieu des sépultures n'aurait dérangé personne. Et puis, c'est agréable de découvrir un nouveau site. Pourqoui ramener des scientifiques, s'il n'y a pas d'impact sur l'histoire de la région et des réponses à nos curiosités. Même, les résultats de ces joutes ne sont pas publiés, ni mise à la portée du public interessé. Ni actes, ni acte!...
Selon notre propre vision, cet ancien cimetière, aujourdh'ui presque totalement dénaturé, remonterait à la protohistoire, une époque charnière du début de l'histoire de l'Algérie. À observer, l'état des ossements et leur couleur, totalement blanchie, on ne peut que corrober l'ancienneté du lieu, sans pour autant en être sûr, en l'abscence étonnante de restes de poterie en surface et d'objets funéraires à l'intérieur des sépultures, qui auraient pu être soulevés par les engins.
K. Hadji pour jijel-archeo octobre 2009Les premiers flocons de neige ont commencé à recouvrir certaines régions de Jijel, dans la nuit du lundi 30 octobre 2009. Plus particulièrement sur les hauteurs de Texenna (Ma El Bared,..) et ceux de Djimla -El Mhad (Cols de Fedoules et Tamentout et djebel Bou Azza), et également les hauteurs de Tamesguida. Quand au chef lieu de wilaya, il a eu son lot de grêle et le froid qui y est installé pour une courte période. En effet, durant tout le mois décembre la température est douce et avoisinnera les 20° en moyenne durant la journée.
Décembre 2009Une équipe scientifique composée de chercheurs algériens et français a séjourné, la semaine écoulée, à Jijel dans le cadre du programme de recherche sismique profonde et investigation régionale du Nord de l’Algérie (Spiral) initié, du côté algérien, par la Sonatrach, le Centre de recherche astronomique et géophysique (Craag) et la direction générale de la recherche scientifique et du développement, et du côté français, par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), le Centre national de recherche scientifique (Cnrs), l’Institut de recherche pour développement (Ird), l’université de Bretagne occidentale (Ubo) et l’université de Nice Sophia-Antipolis. Ainsi, après avoir réalisé le profil de Annaba, l’équipe scientifique s’est déplacée à bord du navire de l’Ifremer jusqu’à Jijel pour y effectuer les mêmes travaux et les mêmes mesures. Rencontré après la fin des travaux, le Dr Hamou Djelit, chef de département études et surveillance au niveau du Craag, qui compte parmi les initiateurs de cette recherche, nous dira que le but de cette campagne est d’avoir une image de la croûte terrestre, une sorte « d’échographie ».
Cette méthode géophysique, ajoutera-t-il, sismique profonde grand angle, est combinée à de la sismique de surface multi-trace. Cette combinaison se justifie par les bonnes résolutions atteintes en profondeur et la nécessité d’avoir une bonne résolution de la partie superficielle. Ce programme permettra l’acquisition de données sismiques qui permettront de définir la structure géologique, jusqu’à 30 km de profondeur, de tout le Nord de l’Algérie sur 120 km à terre et la même distance en mer. Le projet concernera la réalisation de 5 profils choisis pour recouper les principales entités géologiques composant le Nord de l’Algérie à terre et leur prolongement en mer. Notre interlocuteur nous fera savoir que les données récoltées permettront de mieux contraindre l’activité sismique en Algérie, c’est-à-dire qu’elles assureront une meilleure localisation des épicentres, une meilleure estimation des magnitudes et une meilleure compréhension des structures actives (failles sismiques).
Pour Sonatrach, cette campagne permettra une meilleure connaissance du potentiel pétrolier et gazier de la partie offshore. Notre interlocuteur estime que cette campagne constitue un grand pas dans la maîtrise de l’aléa sismique algérien. En amassant un nombre de données de qualité, a-t-il expliqué, on enrichira nos connaissances sur les facteurs physiques qui peuvent permettre de mieux gérer le risque sismique et déterminer les cartes des vulnérabilités, qui nécessitent le concours d’autres services, notamment ceux en charge de l’urbanisme à même de fournir les données relatives au bâti algérien. Le profil réalisé à Jijel court de celle-ci vers Ksar Belizama, dans la wilaya de Batna, en passant par Texenna, Ferdjioua, Bir El Arch et Ouled Sellam. Il vise à imager la structure en petite Kabylie. Pour le travail effectué, il a concerné l’axe Annaba-Tebessa et son prolongement en mer. Les trois profils devant être réalisés durant l’intervalle allant du 9 octobre au 9 novembre prochain, concernent la grande Kabylie, Tipaza et Mostaganem.
Le profil de la grande Kabylie ira d’Azzefoun vers Ksar El Boukhari, en passant par le col de Tirourda et Bouira. Celui de Tipaza prendra naissance à Bou Ismaïl, et traversera les gorges de la Chiffa, pour rejoindre Ksar El Boukhari. Enfin, pour le dernier profil, celui de Mostaganem, il ira de Petit Port à Tiaret. L’issue de cette étude sera ponctuée par des thèses de doctorat en co-tutelle, ainsi que des publications et des communications communes.
Fodil S., El Watan 26 octobre 2009Algeria-News
Une campagne d'étude et de recherche de traces de failles sismiques débutera à l'orée de l'été 2010, dans la mer de l'algérois, par la direction de la recherche scientifique et du développement technologique (D-RSDT). Durant deux mois, à bord du bateau océanographique « Ben Yahia », équipé pour la circonstance par divers équipements cédés par l'Institu Américain d'Océanographie. Il s'agira de caméras sous-marines, de submersibles scientifiques et d'un sonar acoustique. La coopération entre ces deux entités de recherche se déroulera selon certains responsables en deux phases, « ... il s'agira d'élaborer une cartographie géologique des fonds marins de la baie d'Alger jusqu'à Zemmouri et établir également une carte archéologique en imagerie détaillée de la zone de recherche... ». Cet objectif permettra de former des spécialistes en sciences de la mer et à la recherche archéologique sous-marine, nouveau domaine pris en charge récemment par les pouvoirs publics, qui espèrent créer un musée maritime national, ou seront entreposés les pièces et trésors archéologiques sortis des profondeurs de la baie d'Alger, théâtre du passage de plusieurs civilisations maritimes depuis les puniques jusquà l'époque contemporaine. La partie géologique permettra, selon le directeur de la D-RSDT, de « ... caractériser les déformations actives présentes dans la région étudiée, d'identifier les failles sismiques qui peuvent induire des tremblements de terre et voir comment les plaques sont enchevêtrées les unes dans les autrest établir également une carte archéologique en imagerie détaillée de la zone de recherche... » .
Des recoupements avec les travaux du programme « SPIRAL » , pourront fournir une masse d'informations importante à même de constituer une grande base de données, que l'on essayera de mettre à la disposition des scientifiques,chercheurs et étudiants.
Résumé presse jijel-archeo décembre 2009Des mosaïques de pavement exceptionnelles, certaines restaurées, retrouvées à Lambèse, 12 km à l'est de Batna, ont été récemment montrées au public, par la mission franco-algérienne dirigée par Amina-Aïcha Malek, archéologue au CNRS, et à pied d'oeuvre depuis 2006, sur les secteurs repérés en 2005 par l’ancien conservateur A. Guerbabi en 1982 et 1994, lors d’interventions d’urgences sur le site. L'équipe scientifique visait l'étude des mosaïques conservées au musée de Lambèse, Tazoult (Wilaya de Batna), celles connues par la bibliographie ou celles encore repérées lors des fouilles de sauvetages.
Le chantier de fouilles. Photo Internet: http://www.archeo.ens.fr/spip.php?article325Les fouilles nouvelles opérées sur la parcelle agricole au nord-ouest de l'amphitheâtre de Lambèse, dans la propriété des Cheriet, ont permis d'exhumer deux maisons à péristyle, l'une d'elle contient une mosaïque de pavement représentant le sacrifice manqué de Phrixos et Hellé dans la mythologie grecque. (Voir photo)
La mosaïque de Tazoult représentant le Sacrifice de Phrixos. Photo Internet.L'étude de cette fresque, montre « Phrixos, dévêtu, mené au sacrifice, une femme, certainement sa soeur Hellé, à genoux, implorant son père Athamas, roi de Béotie, de les épargner, devant l'impassibilité de leur belle-mère (marâtre) Ina, envieuse et meurtrière, pour favoriser ses enfants. Au dessus de leurs têtes, deux figures, dont l'une semble être Néphélé, la mère de Phrixos et de Hellé, tenant un bélier par l'une de ses cornes, le bélier qui les sauve et qui sera offert à Zeus ». La mosaïque est sérieusement endommagée et necessite une intervention rapide, bien que les figures soient intactes. Elle a été déposée au musée de Lambèse, après les soins de l'équipe de restaurateurs dirigée par Patrick Blanc du MAPA.
Une autre mosaïque de pavement et celle dite de la Tigresse, qui a sans doute donné le nom à cette demeure de l'antique Lambeasis, ont été réenfouies, par souci de préservation. Sur cette dernière, « le tableau affiche une tigresse montrée à droite, buvant dans un vase près d'un arbre.
La mosaïque de la Tigresse. Photo Internet.L'image au milieu est insérée dans un rectangle. Le pourtour de la fresque est fait de décor géométrique. Dans les angles émanent des représentations florales et spirituelles, dans des cercles regroupés par paire dans chaque coin. Sur l'un des cercles, un chrisme transparaît, suggérant sans doute la période chrétienne. D'autres symboles (Poissons, etc..), évoquent peut être des attributs de saints. Bien que cela reste à l'appréciation de spécialistes...à même d'élucider les scenari de cette muticolore scène...».
D'autres découvertes attendent d'être authentifier et officialiser. Et, il n'est pas exclus que soient revus d'anciennes certitudes archéologiques et historiques, avec la découverte de quartiers résidentiels méconnus, dans l'ancienne capitale de la Numidie, Lambaesis [fin du IIe, début du IVe siècle]. En effet, selon les chercheurs, « la mise au jour de deux habitations, l’une très étendue et luxueuse située à une cinquantaine de mètres de l’amphithéâtre et probablement datable de l’époque sévérienne, l’autre plus périphérique, et probablement plus tardive, permet une approche de l’histoire du développement urbain de Lambèse.»
Résumé Karim H jijel-archeo décembre 2009 Photos: http://www.archeo.ens.fr/spip.php?article325Les services de sécurité de Tazoult (ex-Lanbèse), viennent d'ouvrir une enquête suite à la disparition mystérieuse d'une importante pièce archéologique du musée de la ville. Sa valeur historique est probablement très grande, puisque l'on a pas dévoilé sa nature. Sans doute également pour les besoins de l'enquête. Un branle-bas de combat s'est déroulé alors au niveau de la direction de la culture de la wilaya de Batna, suite à ce scandale "culturel" et le début des auditions, en premier chef celui du directeur de l'établissement en question et du personnel.
Mosaïque provenant de Lambèse (Tazoult- Batna).À rappeller, que des fouilles archéologiques se déroulent pendant ce temps au niveau du site de Lambaesis par une mission archéologique officielle dirigée par l'archéologue Aïcha Amina Malek (Voir article plus haut). Une corrélation entre la fouille et le vol de l'objet pourrait être à l'origine de l'ire des responsables du secteur. Il ne peut être que des connaisseurs qui l'ont fait, et des connaisseurs aussi qui l'ont dénoncé. Plusieurs rapports d'organisations internationales activant dans le domaine de la préservation du patrimoine, dénoncent « le vol d'objets archéologiques par des archéologues algériens eux mêmes ». Pour dire que nos responsables censés proteger nos legs, ne sont pas au dessus de tout soupcon.
Le musée de Tazoult conserve une importante collection d'objets datant de l'époque romaine, ramenée du site tout proche de l'antique Lambaesis.
Résumé presse pour jijel-archeo décembre 2009Wilaya | Magnitude | Date | Heure | Épicentre | Observation |
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Aïn Témouchent | 3.5 | 30/10/09 | 04h 33 | 18 km S-E de Aïn Témouchent | / |
Bouira | 3.9 | 11/12/09 | 14h 45 | 13 km S-O de Lakhdaria | / |