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JAN N° 29 Mars 2011 |
Le 16 avril 2011, fut «ré-inauguré» le musée Kotama de Jijel. Car le musée Kotama existe depuis bien longtemps. Et l'aile nouvellement inaugurée en ce mois de patrimoine est-elle dédiée à l'archéologie ou à l'artisanat?
Car contrairement à ce que l'on pourrait croire, aucune exposition sanctifiant l'archéologie, ou bien même l'histoire, n'est venue embellir un tel événement important.
Pour une inauguration, tout a été complètement raté. Comment aller fatalement à côté d'un tel événement valorisant. Cette journée aurait du être préparée sérieusement. Beaucoup de gens étaient très déçus. Je crois que la «direction de la culture» se complait dans du rafistolage culturel ou se mélangerait le genre et le nombre.
C'est navrant que l'on ne puisse produire une « seule » exposition thématique sur l'histoire et l'archéologie de Jijel. Pourtant les opportunités n'y manquent pas, et à travers notre site, nous avons continuellement alertés les autorités, et surtout la direction de la culture si prompte à copier les auteurs, pour qu'ils inventorient et ramassent les pièces épigraphiques éparpillées à travers la wilaya pour en faire une collection lapidaire. En vain !
Pour être positif, on a pris la peine d'aller visiter la nouvelle extension. C'est joli, mais il y a trop de forfaitures, des stucs fait par des marocains, de la faïence qui prend presque tous les murs et des lustres si chatoyants. On se croirait dans un hôtel de type mauresque. Á l'intérieur, on est en présence, figurez-vous, d'une exposition sur l'artisanat, alors que la chambre des artisans est tout à côté. Quel gâchis !
Et gâteau sur la cerise, l'on a isolé l'ancienne partie du musée de la nouvelle. Alors qu'une architecture sérieuse les aurait fait fusionner, pour en faire de grandes surfaces d'exposition attenantes à des ateliers d'études, de restauration, de dépôt, et d'archives. C'est la première aile qui possède le fonds archéologique. Elle n'a pas eu son lot d'embellissement. On n'a pas jugé utile de donner un coup de pinceau pour l'harmoniser avec le nouveau bloc flambant neuf.
Un musée doit avoir à mon sens dans la mesure du possible ses murs dépouillés, dénués de toute ostentation inutile. L'important, c'est ce qu'on a à montrer, à faire exposer à nos concitoyens, l'ouvre que l'on va découvrir, sa thématique et sa pédagogie. On vient au musée pour découvrir l'objet, son histoire et sa place dans l'antiquité ou dans la préhistoire. On vient admirer le beau. C'est ce sentiment du beau et les appréciations sur les valeurs historiques et patrimoniales que doit nous renseigner un musée digne de son pays. C'est grâce à ce sentiment d'appartenance à cette "pierre ancienne", à ce "Chahid", que devrait exalter en nous l'institution muséale, pour que nous puissions enfin adopter et définitivement notre reconnaissance au passé.
J'ai peur, et les indices n'y manquent point, que le musée Kotama nouvellement inauguré ne devienne la «vitrine folklorique» de la direction de la culture. Surtout à l'approche de l'été, avec ses lots de marchands et de vendeurs en tout genre, qui ne manqueront pas de s'y intéresser.
Le musée Kotama sera-t-il alors le « Musée Foire » de la ville Jijel?
Dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine, la maison de la culture Omar Oussedik de Jijel a abrité, jeudi, une conférence, sur le pillage et le transfert illicite des biens culturels, animée par Dalila Houglaouen, enseignante d'histoire critique de l'architecture à l'université de Jijel. Une heureuse initiative dans une wilaya, dont les sites archéologiques sont jusque-là très peu protégés. Dans certains cas, comme à Ziama Mansouriah (Chobae) et Jijel (nécropole de Rabta), les dégâts subis ont presque irrémédiablement dévalorisé ces sites.
L'oratrice n'a pas manqué d'insister sur l'urgence de contrer ce trafic d'objets archéologiques, classé juste après celui des stupéfiants. Elle ira même à affirmer l'existence d'une collusion entre des réseaux maffieux impliqués dans ces 2 trafics. Pour sensibiliser l'auditoire, composé essentiellement d'étudiants et de représentants de la sûreté, la gendarmerie et la Protection civile, l'intervenante s'est, dans un premier temps, attardée sur la définition et l'importance de ce patrimoine disséminé en Algérie sur 430 sites, dont 7 sont classés parmi le patrimoine universel. L'arsenal réglementaire destiné à protéger le patrimoine culturel national ainsi que les accords internationaux auxquels notre pays a adhéré, ont été rappelés par la conférencière qui a insisté sur le travail d'inventaire, lequel doit être préalablement établi afin de mieux maîtriser les enjeux qui attirent les pilleurs. Cet inventaire avec fiche technique pour chaque pièce ou objet, permettra de mieux combattre les réseaux maffieux en facilitant la reconnaissance des butins par les services d'Interpol, préalablement alertés. D. Houglaouen rappellera que ce fléau a commencé pendant l'occupation française et a continué après l'Indépendance.
Les années mille neuf cent quatre-vingt-dix, caractérisées par des conditions sécuritaires effroyables, ont été une occasion pour les pilleurs de redoubler de férocité pour faire sortir des pièces archéologiques par les frontières, principalement à l'Est, vers la Tunisie. On ne s'étonnera pas ainsi quand ce dernier pays est cité comme l'une des sources maffieuses avec la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas et Israël, considérés comme véritables plaques tournantes du trafic des pièces archéologiques et culturelles. Le grand Sud est une zone qui souffre énormément des pilleurs du fait de l'immensité des sites, notamment les parc nationaux de l'Ahaggar et du Tassili, où les trésors préhistoriques se trouvent à l'air libre. L'hémorragie est importante dans le pays.
Les 62 affaires traitées, entre 2006 et 2008, par les services de police spécialisés, font ressortir la récupération de 560 objets et 53 044 pièces de monnaie en or, argent et bronze. Pour la période allant de 2009 à 2010, pas moins de 80 autres affaires ont été prises en charge par les services concernés; elles concernent 705 objets archéologiques dont 690 ont pu être récupérés. Pour les pièces de monnaie, il a été relevé la subtilisation de 53 115 pièces dont 5 540, seulement, ont été retrouvées.
L'oratrice a terminé son exposé avec la présentation sur grand écran de bustes et objets de grande valeur, volés qui ont pu être récupérés. Le pillage et le transfert illicite d'objets du patrimoine national demeurent une menace permanente qui nécessite une large sensibilisation et surtout une vigilance continue.
Fodil S.Wilaya | Magnitude | Date | Heure | Épicentre | Observation |
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Oran | 3.0 | 11/02/11 | 13h 30 | 06 km Sud de Oran | / |
Béjaïa | 3.3 | 20/02/11 | 06h 54 | 05 km Nord de Aokas | / |
Boumerdes | 3.9 | 16/03/11 | 03h 35 | 12 km N-O de Zemmouri | / |
Tipaza | 3.2 | 26/03/11 | 15h 28 | 09 km N-O de Bou Ismaïl | / |