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JAN N° 08 Décembre 2005 |
Serge Lancel historien de l'antiquité punique, romaine et chrétienne et latiniste, est décédé le 09 octobre à Grenoble à l'âge de 73 ans.
Le spécialiste de l'antiquité maghrébine a été professeur de lettres au lycée E. F. Gautier d'Alger(1955-1957) puis, professeur de lettres supérieures au lycée Bugeaud (1957-1958). Et c'est déjà, au milieu des années cinquante, qu'il effectuait des recherches sur le site de Tigzirt et dans le Constantinois (1954), puis dans les années 60 à Tipaza, fouilles poursuivies par la suite par Mounir Bouchenaki, l'actuel sous-directeur général pour la Culture à l'Unesco, auteur de la préface du monumental et beau livre: « l'Algérie Antique, de Massinissa à nos jours».
Serge Lancel a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein d'institutions algériennes juste après l'indépendance. Spécialiste de l'histoire et de l'archéologie de l'Afrique du Nord antique, il pris à la naissance de la toute jeune nation algérienne le poste de maître de conférences de langue et de littérature à la Faculté des lettres d'Alger (1963-1965 ). Il présida aux destinées de plusieurs archéologues algériens et eut à occuper aussi le poste directeur de la 2e circonscription archéologique de l'Algérie. Il fut responsable du musée et du site de Tipasa de 1963 à 1966 et directeur du musée de Cherchell en 1970.
En bon archéologue, il procéda à plusieurs recherches, surtout celles concernant le début du christianisme en Afrique du nord, menant séparément des fouilles sur les basiliques de Salsa à Tipaza et celles de Carthage en Tunisie. Et s'émerveilla fortement devant la découverte de la mosaïque de Chlef au Castellum Tingitanum, et raconte : "L'Algérie a le privilège de compter dans son patrimoine archéologique le sanctuaire le plus anciennement daté par une inscription de toute la chrétienté : la basilique de Castellum Tingitanum (aujourd'hui Chlef, ex.. Orléansville), dont la première pierre fut posée le 20 novembre 324, ornée jusqu'à la fin du Ve siècle de superbes mosaïques qui seules sont aujourd'hui visibles ".
En 1990 et 1992, il présida le jury de la biennale du film et de l'archéologie de Tipaza. Il participa au film réalisé par Mohamed Chouikh en écrivant le scénario. Il dirigea plusieurs cycles de formation en Algérie à Carthage en Tunisie et à l'étranger.
Sa principale oeuvre fut sans doute l'étude de la vie et la pensée de Saint Augustin, ses fameuses lettres et les premiers pas, si méconnus et si palpitants, de la nouvelle religion en Algérie qu'était le Christianisme.
Serge Lancel était historien de l'Antiquité punique, romaine et chrétienne. Latiniste, il était membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Dommage que son oeuvre ne soit pas si largement diffusé et que sa mémoire ne fut point honoré en Algérie!
Un large programme de protection de la méditerranée contre les pollutions a été engagé en Algérie suite aux engagements pris lors de la conférence de Rio et la convention de Barcelone pour la protection de la mer méditerranée. La stratégie initiée par le secteur des ressources en eau consiste en premier à couper et traiter tous les rejets qui vont vers les milieux récepteurs à savoir oueds, mer, lacs etc... Dans cette optique il est prévu la réalisation de stations d'épuration des eaux usées urbaines suivant un schéma sud nord selon l'orientation du système hydrographique algérien qui aboutit en général sur la méditerranée.
La première priorité concernera les agglomérations situées en amont des barrages en exploitation celles situées près des nappes de captages et celles de plus de 100.000 habitants.
La deuxième phase traitera les agglomérations qui se trouvent en amont des barrages en construction et à la fin les cités côtières sources de pollution du littoral. La dernière priorité ira aux localités de moins de 10.000 habitants.
Émanant des recommandations des premières assises du patrimoine culturel organisées le 29 décembre 2003 à Alger, un nouvel arsenal juridique vient d'être élaboré par le ministère de la culture, afin de stopper la dégradation et les altérations malheureuses que continue à subir notre patrimoine matériel et immatériel, et de mettre des outils rapides et efficaces pour des interventions exécutoires pour une prise en charge totale et efficace conformément à la nouvelle législation. Donnant plus de prérogatives au niveau local notamment les directions de la culture... et les subdivisions de l'A.N.A., la loi 98-04 décentralise l'intervention et déconcentre la gestion du patrimoine protégé.
Une des lacunes que ne cessent d'entretenir, à bon ou à mauvais escient, les acteurs intervenant dans ce secteur est la "position d'attentiste", vu le manque de contrôle, de moyens aussi, et le chevauchement dans les prérogatives des différents organismes concernés (ministère, A.N.A., directions de wilaya).
La nouvelle loi sera t-elle suffisante et dissuasive? Certes, selon celle-ci, la prise en charge sera confiée uniquement à des maîtres d'oeuvre qualifiés et spécialisés, qui eux, seront désignés par un comité sectoriel de qualification constitué d'experts installé au niveau du ministère. Mais es-ce une panacée? quand on connaît la lenteur dans les décisions, l'inertie des régions et l'impunité dans les délits sur le patrimoine.