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JAN N° 01 Mars 2004 |
Les étés passent, la côte Jijellienne, toujours attrayante, demeure le théâtre de rushs d'estivants constants et de plus en plus nombreux. Une des conséquences les plus désavantageuses du point de vue écologique, est la pression exercée sur les deux îles , milieux complètement clos, appelées petites et grandes Cavallo situées au large de la côte à Bordj Bida et El-Aouana. En effet, après la dégradation progressive des biotopes côtiers, raréfaction de certaines espèces de poissons côtiers, dépérissement des posidonies; on assiste aujourd'hui, à la manière d'un rituel, à un va-et-vient permanent et journaliers de gens, grands et petits, qui visitent de plus en plus ces îles, parfois au risque de leur vies. Malheureusement, inconsciemment et au vu de tout le monde, on commet de plus en plus de dégâts à ces îlots longtemps épargnés depuis longtemps de la pression humaine, et donc de la pollution et de la dégradation.
En effet ces visites répétées et anarchiques, engendrent plusieurs dégâts. Détritus _bouteilles, canettes, sachets en plastique ..._ laissés par ces visiteurs. Piétinement des espèces végétales qu'on a peu ou pas étudiées et probablement inconnues pour certaines. Grande pression écologique exercée sur les autres espèces animales, également non répertoriées. Pollution engendrées par les carburants des différentes embarcations.
Pour ces raisons,
il
m'a paru utile de plaidoyer pour le rattachement de ces îles
au
par national de Taza, pour au mois sauver ce qui reste et en
même
temps alléger la pression sur elles, tout en essayant de
faire
connaître autrement ces poches écologiques et
historiques,
_car on oublie aussi que ces îlots recèlent
d'insoupçonnées richesses
archéologique et
historique, en plus du vivant _, en organisant des visites guidées et
payantes.
Bien sur, il est tout à fait possible de ménager
un coin
en cabane de bois, pour permettre l'accueil de chercheurs dans les
domaines de l'écologie, de l'océanographie de la
biologie
marine de la botanique de la zoologie, de la préhistoire et
de
l'histoire et enfin de l'archéologie. Ceci, permettra de
valoriser le site et bien entendu la vocation scientifique du parc de
Taza.
Sans état d'âme , on a déversé des tonnes de trésor archéologiques dans la mer, consistant en colonnes de grés, de calcaire et de marbre, de tombes profanées , laissées à l'abandon, avec divers objets comportant des inscriptions épigraphiques, non mois importantes. J'ai eu le privilège de voir quelques photos de ces ruines et je tiens à présenter l'inscription probablement une dédicace à d'un certain édile dont on ignore le nom. (Pour plus de détail consultez le musée)
Parallèlement à la disparition des
vestiges antiques,
un autre phénomène vient s'ajouter aux malheurs
de
l'archéologie de l'Algérie. La
dégradation des
derniers sanctuaires, mausolées ou "Djamaas" des saints de
nos
régions. Pour exemple, on a qu'a voir l'état de
délabrement et de ruines du mausolée de Sid Ahmed
Akellal, près de Ouled Bounar. On y vient même
boire
près de ces personnages
vénérés il n y a
pas si longtemps par la population. Ces lieux devraient être
sauvegardés, restaurés, et en premier lieu
respectés. D'autant plus qu'ils abritent des
sépultures,
que notre religion et culture nous interdisent de profaner...
N'oublions pas que ces hommes ou femmes, ont d'une manière
ou
d'une autre contribués à l'histoire de leur
région, à l'épanouissement de leur
religion,
à l'affermissement de leur culture et que les populations de
différentes époques les ont sacralisés
en les
inhumant séparément, non pas dans un but cultuel,
mais
pour leur savoir, sagesse et bienfaits qu'ils ont prodigués
à ces mêmes populations.
Le 16 juin 1989, M. Chalabi Bouzid, scientifique à l'I.N.A., observa, onze ans après la découverte fantastique faite par l'ornithologue belge Jean Pierre Ledant dans les monts Babors de la sittelle kabyle, un autre peuplement de cet oiseau dans la forêt de Guerrouche, au parc national de Taza dans la wilaya de Jijel. Scientifiquement appelé Sitta Ledanti, en hommage à son découvreur, elle fut par la suite remarquée dans plusieurs bois de la wilaya de Jijel.
Mais, pour l'occasion, laissons M.Chalabi, raconter les circonstances de cette rencontre fantastique relatées dans les colonnes du journal "El-Moudjahid" du 1èr Juillet 1989, dans un article signé Larbi Timizar. «Le vendredi 16 juin dernier (1989)à 9h30, le matin, alors que je me trouvais à 700m d'altitude sur le versant du massif forestier de Guerrouche non loin de la maison forestière, mon attention fut attirée par un chant d'oiseau court, en une seule note, mais rappelant celui de la sittelle des Babors qui, lui, est composé de 7 à 12 notes. Dix minutes plus tard j'arrivai à vérifier la similitude du chant des deux oiseaux. Après avoir entendu le cri chuinté de l'oiseau, nous avons acquis mes compagnons et moi (Boumezbar Ammar du ministère de l'hydraulique et Sidi-Ali Ramdane du ministère de l'intérieur et de l'environnement) la certitude d'être en présence de la sitelle».