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Achoura à Choba @t jijel-archeo
 

Randonnées

« Pourtant que la montagne est belle... » Jean Ferrat


Un Achoura à Choba


Panorama Partie du mur byzatin à Choba

Le départ

Nous sommes le samedi 24 novembre 2012, jour de week-end et autant jour férié pour nous. C’est journée de fête de l’Achoura c’est-à-dire le dixième jour de la nouvelle année hégirienne. Tôt le matin j’ai pris le petit déjeuner exclusivement avec de la « Bouicha », un met jijelien composé de « dchich, de dattes et d’huile que l’on cuit dans un bain marie » et que l’on prépare à cette occasion. Je vous en parlerai un jour si vous le désirez. Puis je me suis orienté dès lors vers la gare de Jijel pour prendre le bus en direction de Ziama. Précisément à Azirou pour jeter un regard nouveau sur les restes de vestiges de la cité perdue de Choba.

À l’intérieur du bus, j’ai volontairement pris la place qui pose un regard sur la mer pour admirer les paysages matinaux. Et par l’occasion, parcourir de nouveau la corniche côté rivage tout en évitant les rayons d’un soleil qui s’élève de plus en plus. Des halos de lumière éclaboussent déjà les vitres du côté opposé. Nous dépassons promptement Ouled Bounar encore endormi. Après les criques, un panorama crève nos yeux lourds. Ils devinent la plage du grand phare, un fin liseré brun sombre contrastant avec les lueurs bleues et froides du matin, la mer très calme et bleu-noire nappant la presqu’île aux ocres naissants. Le signal du phare est éteint depuis peu, une tache rouge persiste au dessus des murs grisés du bâtiment.

On passe Kissir puis Andreu et la plaine de Bourchaid (Abadie), notre bus ne s’arrête pourtant pas à Cavallo. Personne n’attend sa venue. Quelques dizaines de mètres après la station service, circulant dans une ombre humide, on entame les méandres de la corniche aussi pittoresque à cette heure-ci qu’au cours de la journée. Des palettes sombres de verts et de bleus qui n’en finissent pas. À côté des falaises déchiquetées et pentues à merci, la mer transgresse la couleur azuré du ciel qui s’illumine. Par sa platitude, elle ironise sur les échancrures béantes de la terre redressée. Tout au long du trajet, de multiples images flash nous accompagnent sans que l’on puisse s’arrêter pour en apprécier les charmeurs. Le petit phare de Tafelkout est posé dans la baie de Cavallo, de loin on dirait une croix au dessus d’un monastère, il indique cependant des haut fonds très dangereux. Un peuple de mouettes s’agrippe sur les flancs abrupts et volcaniques d’une falaise rongée par les eaux. Quelques « orgues basaltiques» prismatiques, dénoncent les anciennes coulées de lave en émergeant ça et là ou en s’invitant sur de menus îlots.

Notre arrivée aux Aftis coïncide avec l’ouverture des boutiques ; le soleil absent depuis, éclaire chaudement le cargo TIII resté échoué sur la rive. La couleur rouille de sa carène est plus que naturelle, celle bleue des autres parties du bateau s’étiole de plus en plus. Le car stoppe près de la « libraire des Aftis ». Derrière à quelques coudées, de jeunes enfants jouent au foot sur le terrain gazonné qui surplomb la grève de gros galets. On distance l’hôtel et le camp de toile ou est dessiné sur sa porte d’entrée fermée un sigle très étiré de la Sonatrach. La fin des sables indique le détour vers Taza. Quand on y pense, un petit tunnel à travers le djebel El Haouita aurait facilement suffi à marier les deux villages voisins des Aftis et de Taza et éviter un long détour tout en épargnant à la grotte de Taza (Madeleine) des allers et venus des véhicules qui finiront par la dégrader. Réfléchis toujours tu m’intéresse, me dirait-on en haut lieu. Je cesse de penser car on est au stop.

L’autocar redémarre, il continue à zigzaguer et à se hasarder sur la route sinueuse placée sur une poche de Gruyère définissant le Karst jijelien. On butte sur Taza. Cependant, je vous l’affirme, Taza ne mérite pas que l’on s’y attarde. Pas de paysage, pas de vue. Le littoral est squatté par les constructions, les entrepôts et les chantiers. Taza tourne le dos à la mer sans assurer sa paysannerie. Accrochée à ces préhistoires qu’elle n’arrive point à surpasser, prise entre les entrailles du djebel El Korn, encore des cornes, et les ventres successifs des grottes qui l’ont fait découvrir : Ghar el Baz (grotte de l’Épervier), Kbar es Sbaâ (aven du Lion), Grotte de Taza ; elle souffre sans guérir d’une archéologie édulcorée. Je vous le dis, il faut que les gens fassent des efforts pour l’aider. Passons.

Heureusement qu’on atteint la plage des grottes merveilleuses (Ghar Laâdjeb, eh oui c’est le nom ancien).Elle nous sauve de l’handicap passé et des clameurs dépassées. Je vous fais une confidence en tant qu’adepte de la photographie, pour immortaliser le paysage des « grottes merveilleuses» en image, il faut s’installer de bon matin, quand le soleil caresse les pentes obliques et boisées du djebel El Hamra, rouge que par le nom, et irise une mer non éclaboussée par l’aube. Ici la corniche mérite les superlatifs de côte d’émeraude, d’opale, ou de jade. Quand les bleus et les verts s’étreignent à la belle saison. Aujourd’hui, une langue de limons bruns, charriés par l’oued Dar el Oued, comme si l’on peut bâtir une maison sur un oued, déborde du rivage et ranime l’atmosphère froide et bleutée du panorama. On saute rapidement le viaduc et le tunnel de Dar el Oued. De Tizrarane on est vite à Ziama Mansouriah. Deux minarets d’une même mosquée nous honorent. Au dessous, en direction de la mer, un long boulevard démarrant du port est en construction. Les anciennes constructions n’ont pas changé, suite de commerces comme l’on voit en Algérie, en plus simple, brochettes, pains, café, épicerie, quelques réclames sur les murs, ceux de Djezzy et une, anachronique, vantant les mérites de la pile Wonder d’un siècle usé. Il ne reste que Blek pour que l’on s’incarne dans les années soixante-dix. Le bus s’arrête, on descend. Le soleil n’a pas déjà visité Mansouriah. Le djebel Brek l’en empêche. Il y a une telle humidité que l’on se sent mouillé. Mais les habitants circulent comme si rien n’était. Le soleil ne saluera leur ville que vers onze heures. Je ne l’attends pas, je rends hommage à Mansouriah et je reprends un autre bus pour Azirou.

Chobae

On y est, j’arrive à Ziama, l’antique Chobae Minicipium dont il ne reste absolument rien du tout. Pourtant elle aurait du être un joli petit site pour l’archéologie algérienne et le tourisme jijelien. Les destructions l’ont entamées, depuis les burins français jusqu’au béton algérien. Ce que je n’arrive pas à comprendre, pourquoi les autorités algériennes continuent-elles d’ériger des structures à l’intérieur du mur d’enceinte de Choba malgré les recommandations des journées d’étude, séminaires et tutti-quanti. La problématique reste donc posée.

Que suis-je alors venu faire ici ? L’esprit de l’archéologue, si j’en suis un, ne désespère point. Comme il y a de plus en plus de constructions, j’ai pensé que l’on peut dénicher de nouvelles inscriptions ou d’inconnu monument archéologique révélé par les remous de terre.

Avant de venir et pour m’imprégner de l’histoire très fragmentée de Ziama, depuis des semaines, j’ai lu et relu les descriptions de Choba Municipium faites par le capitaine Pousset au début du 20e siècle. Plongé dans ces descriptions, je voulais comme mes prédécesseurs si chanceux, essayer de cerner les limites de la cité, celles des structures annexes comme le port et le temple de Neptune, disait-il, qui le surplombait, et pourquoi-pas retrouver une ancienne inscription. La tâche n’est pas facile, les terrains, vous en convenez, ont changé de nature. La presque totalité du site antique est bâti. Seuls les environs de l’oued et de la mer sont restés en l’état. Là ou existait, disait-on, un port antique dont on aperçoit facilement les reliques si l’on met patiemment l’œil.

Pour commencer, je me dirige vers la cité Azirou, non sans avoir acheté une baguette de pain pour le repas de midi. Heureusement que l’on ne réfléchis pas qu’à cela. Mais tout de suite, je suis remis au goût des frustrations qui nous poursuivent ; la seule porte qui était restée encore debout est effondrée. Bonjour les dégâts. Je n’ai pas voulu la prendre en photo pour en laisser une image positive que j’ai eu à apercevoir lors de ma dernière visite. Une mosquée a été construite tout près. Je m’achemine vers le mur d’enceinte espérant revoir l’inscription portant le cognomen "Barbaranus". Elle n’y était pas, renseignement pris, elle est entreposée en lieu sûr. Soulagé comme lors d’une grande inspiration après asphyxie.

Le mur fini, je bifurque à droite pour visiter les alentours de cet ancien camp de regroupement, siège d’une autre concentration de maisons et d’édifices. Je passe dans une espèce de rue couloir, négation primaire de l’urbanité. À gauche, le centre de santé où l’on a découvert l’inscription précédente. Je jette furtivement un regard à travers une porte cadenassée, j’y reconnais tout de suite une base de colonne. Je décide intuitivement de pénétrer par la porte principale située de l’autre côté et directement aller visiter le chantier. N’ayant trouvé personne, j’ai vite fait de contourner la bâtisse et retrouver deux ouvriers tricotant des barres de fer pour des fondations. La base de colonne jonche le sol près d’une ceinture en béton. Une colonnette est adossée au mur extérieur. Aucune autre antiquité n’est visible. J’interroge les ouvriers sur d’éventuelles découvertes. Ils m’assurent que ce sont les deux seules choses qu’ils ont trouvées.

Fut de colonne trouvé au centre de santé

Je suis vite rattrapé par deux « gardiens » du centre, la discussion est vite interrompue. Aussi joviaux que compréhensifs, ils ont tout de suite compris que je n’étais pas un prédateur ni ancien candidat à la prédation. Je n’étais pas non plus un « espion », qui plus est dans mon propre patelin. Je regardais les « pierres » et les murs anciens. Donc inoffensif. Mes deux interlocuteurs ont vite su que ma venue pourrait jeter un regard nouveau sur leur propre histoire ou leur errance. On s‘est quitté avec amabilité, mais avant l’un deux me désigne près de la porte d’entrée ou de la sortie, tout dépend du sens que l’on ressent, un fut de colonne d’une belle couleur grise. Ces gens sont bons, je leur donne ma dernière carte de visite ou est mentionné mon site et mon email au cas ou. Je sors enfin content. Ce soir, travail oblige, mon aventure, celle d’un algérien, fera la « une » d’un vespéral registre.

Je profite alors pour me balader dans les ruelles de la cité Azirou, un jardin de pierres. Remarquez que les dégâts portés à l’antique Choba remontent à loin. Pousset déjà en 1905 avertissait les autorités administratives et militaires françaises du péril qu’encouraient les vestiges face au burin des cantonniers et des constructeurs. Cependant, à l’indépendance, on n’aurait pas du les suivre. Partout à chaque coin de maison ou près d’un seuil, tel un décor ou un butin, des colonnes brisées et des bases carrées ou rondes sont exhibées aux rares visiteurs. Devant la précarité de certaines maisons, une honte nous submerge. Il ne fallait pas beaucoup pour que ces populations aient un cadre de vie plus sain et agréable dans ce beau petit coin. Rien n’y manque et les terrains occupés ne s’étalent pas sur de grande surface pour qu’ils soient aisément remplacés. On aurait de plus gagné une superbe cité antique propice à un développement touristique culturel durant plusieurs mois de l’année. Un complément certain au balnéaire d’été.

Bases de colonnes photographiées à Ziama

Des bâtiments à l’intérieur de l’enceinte barrent l’horizon à l’ouest. Je les contourne pour observer le pont de Ziama en contrebas. Je rencontre deux enfants, ils viennent vers moi intrigués de m’observer entrain de photographier quelques pierres. Je les questionne en arabe à propos des « hadjar mektoub », des pierres écrites ou inscrites. L’un deux me montre un poteau électrique en béton de la Sonelgaz ou d’EDF, je ne l’ai pas approché. J’ai éclaté de rire, mais ce n’était pas bête. Le jeune faisait allusion à la plaque moulée indiquant la société propriétaire du poteau et les dangers à tenter d’escalader celui-ci. Nous avions parlé un peu d’histoire et d’archéologie puis on s’est séparé tout en les remerciant car ils insistaient à m’accompagner.

Des excavations que les habitants désignent par prison sont remplies de détritus. Au dessus du pont, une chambre de je ne sais quel usage, construite en pierres récupérées du site d’un joli fort décor tombe en ruine. Au coin gauche et bas du mur ouest une antiquité y est incrustée. Je descends et j’arrive d’une foulée sur la rive de l’oued Ziama. Impossible de le suivre, la pluie tombée en trombe les derniers jours a fait que les rives ont débordées légèrement. Aucune berge de l’oued n’est à sec pour espérer continuer jusqu’au pont. Je rebrousse chemin pour partir de l’autre côté la rive et rejoindre le bord de mer.

Panorama Paysage marin à Ziama

Je dépasse le centre de jeunesse de Ziama et me dirige vers le rivage embué d'une teinte azurée d’une magnifique journée qui s’annonce illuminée. Les montagnes de la corniche au loin, tel un bandeau incliné bleuâtre, fascinées et éblouies par un décor inouï, plongent dans les mains d’une Méditerranée placide que seul un vaporeux liseré d’écumes s’éteignant au rivage dénonce. La plage est un mélange de sable et de gravier desséché et couvert d’une fine saumure, celle-ci dessine une bande laiteuse le long de la rive que perturbent quelques _euphémisme_ bouteilles en plastique. Une butée de rochers bloque cette perspective. Elle cache l’embouchure de l’oued Ziama.

Adrar el Alam et l'oued Ziama

Je grimpe le rempart des rochers encore humides en feignant de ne pas glisser, la vue est tenante mais quand je franchis les derniers blocs et je regarde en direction de l’oued et du pont, un panorama m’aveugle. Je prends mon appareil pour immortaliser le décor. Peut être avons nous poser nos pieds sur la darse du port antique de Ziama. Une longue courbe tranquille de l’oued Ziama butant sur les anciens quais supplanté par un arrière plan de grande facture. Adrar el Alam (la montagne de l’Imam, je croyais naïvement que c’était celle d’un monde ou d’un drapeau) tel un emblème, un avertissement, avec en compagnie la série de montagnes en dents de scie d’Akerkour dont le plus haut sommet le Timabelt culmine à 1368m, puis à l’est les djebels El Kouf et Bou Douas, sous un soleil blanc éclairant de son spot la haute scène. Les rais de lumière qui m’aveuglent créent une ombre longiligne au dessous d’un poste d’observation surmontant une imposante colline verte.

Embouchure de l'oued Ziama (à droite Boublatane, à gauche djebel Brek)

Un cordon de sable détourne vers l’ouest les eaux de l’oued. Une autre série de rochers se voient au loin. Je me dirige vers l’embouchure étriquée pour traverser la rivière. Froide mais agréable. Le temps de faire sécher mes pieds je fume une cigarette que j’ai prêtée à une personne qui admirait le paysage assis sur un doublon superposé de pierres. Je me dirige vers le pont de Ziama pour prendre quelques photos, des pierres taillées en calcaire bleu et des mortiers jonchent le parcours. Au retour j’arrive vers un léger plateau verdoyant. Au fond, au dessous de la route, des vestiges existent encore, des murs en brique, d’autres en blocage. On y remarque une ligne de fracture coupant le terrain gazonné pour finir près de l’éperon rocheux. Près de la mer plusieurs blocs taillés à demi-immergés jonchent le sol, d’autres se retrouvent un peu plus haut. Il y en a de toute taille.

Je finis les galets et les rochers pour monter un petit sentier menant vers des plans inclinés couverts eux aussi de gros blocs dangereux du fait de l’humidité. Il fait plus froid, le soleil n’a pas encore atteint ce lieu. Mais en regardant en direction du village de Boublatane un paysage m’interpelle. Je sors mon appareil tandis que je dois remonter une buttée pour espérer avoir un bon angle. Au loin, les anciennes maisons de Boublatane sont bien intégrées au plateau qui surplombe le village, certaines disparaissant dans les bosquets ; au sud et juste au dessus de la route nationale, une « ineptie architecturale » casse cette harmonie. Des buildings à cinq étages de couleur rose et jade travestissent le décor champêtre. Un « viol urbain » que même l’élégant sommet pointu d’Affarer au loin ne pourra divertir.

Bâtiments à Boublatane. Le viol urbain

Je prends encore de la hauteur, je veux intégrer la mer et les rochers qui jalonnent le rivage très calme. L’image pourrait servir aux travaux archéologiques futurs. Sitôt cet examen terminé, je m’apprête à redescendre. Je vois un gros galet planté dans la glaise humide. Tiens ! Je vais m’en servir comme marche. Mais à peine avais-je posé mon pied droit dessus qu’elle glisse pernicieusement en dessous et se détache. Je n’avais plus d’équilibre, j’étais en l’air, en vol inconscient. L’appareil photo a décollé également de ma main que je ne saurai me rappeler si c’était la droite ou la gauche, il s’est envolé lui aussi emportant mes dernières images. Je me retrouve coincé entre deux rochers inclinés, la tête en bas. Je me secoue légèrement, dieu merci, je ne ressens pas une grande douleur, seule ma main droite gisant près d’un fil de fer barbelé rouillé, sur qui j’ai cherché appui est ensanglantée. Me relevant difficilement, je sors de mon sac à dos, qui grâce au ciel a amorti la chute, ma bouteille d’eau minérale gazeuse (Mouzaïa naturelle s.v.p. suis-je obligé de le mentionner) défigurée par l’effondrement et je verse le bouillonnant liquide sur mes plaies qui dégoulinent de sang d’un rouge vermeil. J’espérai les nettoyer rapidement pour éviter une infection. Une effervescence lactée remonta de mes doigts et de la paume, ça m’a vite rappelé l’eau oxygénée des blessures de l’enfance. Tout de même, c’était efficace, à défaut de tuer des microbes avec de l’oxygène pur ou tétramère on a utilisé celui dissous en quantité infinitésimale avec le dioxyde de carbone de l’eau minérale. Une première. Je sors des serviettes en papier pour arrêter l’écoulement du sang. Je les utilise à défaut comme des compresses mais j’avais du mal à les poser. Il a fallu plusieurs minutes pour que je termine la protection des plaies avec une main gauche inadaptée. Ma main droite demeurait tétanisée.

Sorti de ma torpeur, je m’affaire pour aller récupérer mon appareil photo dont une partie s’est disloquée mais pas cassée. J’arrive rapidement à récupérer la pièce qui s’en est détachée puis réparer mon outil photo. Heureusement qu’il n’est pas allé dans l’eau. Je l’essaie tout de go pour estimer les dégâts en disant adieu à sa pochette de protection introuvable. Parfait, un gros bloc fait d’un béton coulé avec de grosses pierres, un linteau dedans, fera l’affaire. J’en prends une photo. Et bien ça marche sans oublier de dire que la configuration du rocher pris en image m’a vite fait de m’intriguer, cela ne peut être qu’un vestige du port antique de Choba. Je voudrai convenablement vous en parler mais ce sera dans une autre histoire.

Je me remets peu à peu de mon accident, ayant pris quelques dizaines de minute de repos. J’avais oublié de le faire pris par l’entrain de mes recherches. Tant mieux, je reste près du rocher de mes blessures pour déjeuner. Rien de spécial, un bon bout de pain comme en consomme tous les algériens, du thon en boîte et du jus d’orange en pack. En ouvrant mon sac, je découvre la boîte complètement déformée comme si elle avait percutée une auto. Celle du jus est complètement défoncée. Je n’arrive pas à penser que mon dos a pu supporter ce choc sans en subir des conséquences fâcheuses.

Autres vestiges vus près du rivage

Tant bien que mal, je continue l’exploration des pierres qui refrènent la marche. Certaines encore caressent le rivage. Une pierre en calcaire bleue a attiré particulièrement mon attention du fait qu’elle présentait encore des traces du percuteur que le sculpteur avait utilisé pour l’alléger. Un dessin involontaire mais agréable en est sorti.

Vue de Mansouriah à partir du rivage de Ziama

Je termine l’éperon rocheux et j’entame une plage en gros galet attiédie par le soleil de l’après-midi. Une ligne de pierres de taille suit la ligne de mer. Un mérou frais de couleur grenat est échoué sur la rive. Des milliers l’ont été à Collo. Donc, affaire à suivre. En arrière plan se découvre la ville et le port de Mansouriah adossés aux djebels Brek et Missaya verdissants. Il est temps pour moi de retourner à Jijel.

Karim Hadji
Photos 2012 © Karim Hadji

jijel-archeo © 2012


 

 
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