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Promenade archéologique à béni-yadjis
 

Randonnées

« Pourtant que la montagne est belle... » Jean Ferrat


Promenade archéologique à
Béni Yadjis (Wilaya de Jijel)


La chênaie La forêt de Djimla

Après avoir eu vent de l'existence de vestiges romains rapportée par un citoyen de Béni Yadjis, où il décrit avoir, après un glissement de terrain dans la mechta de Bou Kerma survenu lors des grandes intempéries passées, remarqué des blocs de pierres présentant des inscriptions, nous décidâmes un ami et moi de partir reconnaître le site.

Départ pour Béni Yadjis

Le jeudi 10 août 2006, nous partîmes tôt le matin vers les contrées de Béni Yadjis profitant de l'occasion pour visiter la région et procéder à une prospection exhaustive des vestiges encore existants. Arrivés dans le chef lieu de la commune nous cherchâmes vainement la personne témoin de cette découverte avec la précieuse aide de monsieur Salah Bouagal, qui s'est totalement dévoué pour nous guider dans ces lieux. A la fin, il nous délégua quelques citoyens pour nous monter le site à travers la mechta.

La mosquée du Chouf

Notre descente ne fut pas sans intérêt, en effet, on nous conduisit vers le lieu ou il est supposé qu'il existait le djamaa Sidi Belkacem, un cénotaphe, c'est à dire un monument funéraire sans dépouille, totalement disparu aujourd'hui et qu'en lieu et place nous trouvâmes une grande pierre taillée très dégradée portant une inscription funéraire latine. Au vu des discussions avec les habitants et après analyse, le site semblait s'étendre de la route actuelle jusqu'aux berges de l'oued Bou Kerma en contrebas. Déjà au coeur de la mechta se trouve une fontaine romaine remaniée (photo droite) et on rapporte même qu'à plusieurs occasions, lors de construction ou même fortuitement, ces citoyens auraient trouvés plusieurs pièces de monnaies et d'autres objets, malheureusement éparpillés et perdus définitivement pour certains.

La partie dont on est venu voir se trouve encore très bas. En descendant le sentier qui traverse la mechta, le sieur Belkacem, d'une large gentillesse, nous montra l'entrée insoupçonnée de Ghar Aghraf (photo ci-contre), fente pas assez large d'une grotte creusée dans un gros rocher légèrement arrondi en calcaire, utilisé lors de la guerre de libération nationale comme lieu de rencontre et de réunions par les moudjahiddines. Lieu, sans nul doute, historique de la révolution; le commandant Labeni y séjourna maintes fois, et que jusqu'à présent des matelas de l'époque et autres ustensiles utilisés autrefois sont encore dedans, malheureusement dans un état de délabrement. A la question de savoir pourquoi on ne fait rien pour rehausser la valeur du site, en mémoire des martyrs, une réponse cinglante nous vint de la bouche des personnes présentes qui avouent qu'ils sont eux mêmes dans un isolement criard, démunis des commodités élémentaires, et que les acteurs encore vivants de l'époque ne viennent et parlent même pas de ce lieu... Avec un pincement au coeur, nous résolûmes à continuer notre chemin vers notre but en contre bas. Malgré le dévouement de nos amis, on ne verra aucune inscription ni description antérieure, à notre grande surprise. Sur le lieu, un déplacement de terrain, il est vrai, est visible et qui a tout déplacé laissant apparaître seulement un pan de mur en pierres. Mais la majeure partie est ensevelie. Nous primes quelques photos et nous remontâmes la pente en direction de la route afin de poursuivre notre chemin.

Divers vestiges romains
Une stèle funéraire, une fontaine, un mortier et une meule dormante

Arrivés en haut, nous rencontrâmes d'autres citoyens, certains nous ont reconnus, et nous invitent à l'intérieur de leurs maisons, qu'ils en soient vivement remerciés, pour nous montrer les objets découverts près de chez eux. Nous découvrions alors un mortier et une meule dormante en pierre, de facture romaine, ainsi qu'un sabre avec son fourreau de l'époque française datant de 1874. Sur un rebord, cette arme porte des inscriptions difficilement déchiffrables.

L'entrée de Ghar Aghraf et épée de l'époque française

Après une pause déjeuner près de la source du village, près de l'ancienne mine, nous primes le chemin de Tebala où selon les dires des habitations ils existeraient encore d'autres vestiges, non sans avoir au préalable récolter quelques roches pour la collection de minéraux.

Faute de temps et sans guide pour nous montrer les emplacements précis, nous décidons de bifurquer vers Sida, en passant par les derniers vestiges encore debout de Bou Ayache, pour le chemin du retour.

Sur place on distingue parfaitement les quelques pierres encore debout parfaitement alignées suggérant l'existence ancienne d'une bâtisse. Tout le long de la pente en direction de la chaâba d'autres blocs jonchent le sol, quelques uns emportés par les glissements et autres éléments naturels. Une prospection plus attentive est plus que souhaitée! On était tombé d'accord d y revenir dans un proche délai. Le paysage magnifique et l'amabilité des habitants en valent la peine.

Les ruines de Bouayache et une base de colonne

Retour à Béni Yadjis

Deux semaines même pas et nous sommes déjà en retour à Béni Yadjis que nous rejoignîmes à 9 heures du matin, le 23 août, encore une fois en empruntant le bus qui part pour Sida, pour continuer notre visite du Hadjeur El Merakeb et reconnaître les vestiges de Ouled Yahiahoum, dont nous avaient parlé précédemment les habitants de Bou Kerma. Nous nous arrêtâmes à hauteur du Chouf en contrebas du djebel Si Oussaf, qui culmine à939 mètres, pour emprunter ensuite le chemin qui mène en direction de Djebel Tebala, ou se situait très probablement le poste romain de Bou Ayache. Ce chemin fut rouvert en 1856 par la colonne de M.(j'ai pas retenu le nom et perdu les photos, voir à la fin).....comme le montre l'inscription gravée sur le rocher par les expéditionnaires français vraisemblablement sur les restes de la voie romaine qui reliait Sétif à Jijel, le long de la ligne des crêtes. La via romana que nous avons suivi partait du col de Tamentout et aboutissait probablement à Texenna après avoir traverser à gué l'oued Djen Djen.

Vers 11 heures, nous quittâmes la voie romaine pour nous diriger vers le lieu dénommé El Hadjar El Merakeub, vaste territoire jonché de pierres, dans certains endroits ramassés et construits comme semble l'indiquer le nom du site. Ces blocs ramassés, d'une extraordinaire disposition, largement éparpillés ne nous ont pas permis de les reconnaître correctement vu la chaleur qui y régnait et le manque de temps qui nous était impartis pour la poursuite de la randonnée. Mais à première vue il semblerait rattaché à la préhistoire du temps du mégalithisme. Période très représentée en Algérie par les menhirs et dolmens. Seulement pris par le temps et vu la grande étendue du site que seules des fouilles scientifiques peuvent en dégager les mystères, et avant que ne tombe la nuit, nous continuons notre randonnée archéologique puisqu'il restait à visiter d'autres vestiges et ruines supposées à Ouled Yahiahoum près de Ras El Bour. BelkasMalheureusement aucune personne ne nous a été d'une utilité pour nous montrer leur lieu exact. Néanmoins nous primes la piste vers Belkas, lieu dit en contrebas des Ouled Yahiahoum. Là des personnes rencontrés sur le chemin nous orientâmes vers la mosquée de la mechta où ils nous apprirent qu'ils existaient des restes d'une construction antique. Effectivement, près de la mosquée à l'endroit ou était érigé une zaouïa se trouvent des blocs de pierres parfaitement taillés mais complètement remodelés lors de la destruction de l'oracle et du cimetière attenant!. Nous n'avons pas pu avoir le nom de cette zaouïa ni aucune information ou histoire le concernant. Tout ce que l'on a pu savoir c'est que lors de la construction de la piste on avait découvert des squelettes près des vestiges romains. On a point trouvé d'inscriptions, seul restait en état un abreuvoir comme le suggèrent les traces laissées sur les rebords par les museaux des bovins.

Bizarrement rien a été gardé, même pas la zaouïa ni le cimetière alors que cet ensemble pourrait constituer un élément de paysage et d'histoire à coté de la belle mosquée dénommée Bilal Ben Rabah, tiens! comme celle de la zaouïa de Jijel...

Karim Hadji

Vestiges du lieu-dit Zaouia
Paysages à Béni Yadjis et le djebel Sidi Mansour vu de Bouayache

Malheureusement pour la seconde partie, j'ai, lors d'une malencontreuse manipulation de transfert d'images indépendante de ma volonté, perdu toutes les photos prises durant cette randonnée. Une tragédie!
Expressément on remettra ça...


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