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DZ Digest Press

 

Digest de la presse algérienne sur les questions de l'archéologie, de l'histoire, de l'environnement et de l'écologie...


Zone humide de Beni Bélaïd - Jijel
Écologie & Environnement

Réserves naturelles

Péril sur la zone humide de Beni Bélaïd (Jijel)

in Le Soir d'Algérie 2006

La réserve naturelle de Beni-Belaïd, (située dans la commune de l'Oued Adjoul, 32 km à l'est de la ville de Jijel) site test MedW et 2, classée depuis novembre 2002 zone humide d'importance internationale sur la liste Ramsar, le site ne bénéficie pas pour l'instant de tous les égards qui lui reviennent de la part des pouvoirsLe lac publics en charge de sa conservation et de sa préservation. La réserve naturelle de Beni-Belaïd, (située dans la commune de l'Oued Adjoul, 32 km à l'est de la ville de Jijel) site test MedW et 2, classée depuis novembre 2002 zone humide d'importance internationale sur la liste Ramsar, le site ne bénéficie pas pour l'instant de tous les égards qui lui reviennent de la part des pouvoirsLe lac publics en charge de sa conservation et de sa préservation.

Vue du lac et dune de sables

Sinon comment explique-t-on le fait que depuis le 8 novembre 1997, date de la signature d'un arrêté de protection du wali, classant le site de Beni-Belaïd zone humide, possédant un projet de plan de gestion datant de la même année qui ne soit pas appliqué à ce jour et qui, à notre connaissance, serait dépassé depuis. Le retard pris dans l'application de ce plan serait dû, selon des indications, à l'absence de financement. La non-mise en ouvre et l'exécution de ce plan de gestion, pour les raisons invoquées ci-dessus, est en train de mettre en péril le site en lui-même.

Le lac près des dunes à Béni Bélaïd

A notre humble avis et après s'être rendu sur place ces derniers jours, le moins que l'on puisse dire est qu'aucune mesure de protection stricte n'a été effectuée pour stopper la pression anthropique dont le site fait l'objet depuis des années. L'utilisation irrationnelle par les agriculteurs locaux de la ressource hydrique par un pompage jugé excessif par des spécialistes du domaine, du plan d'eau constitue la première menace qui pèse sur la zone humide de Beni- Bélaïd. Comme nous l'avons observé sur place, l'utilisation des cultures maraîchères, nous dit-on, par une extension des terrains agricoles au détriment du site en lui-même et l'élevage seraient autant de dangers qu'encourt le site à long terme. L'absence d'une politique locale cohérente par une «conservation et l'utilisation rationnelle» de ladite zone, en attendant l'arrivée d'un financement adéquat, la rend de plus en plus vulnérable. Vue du lacA priori, aucune mesure ne semble avoir été prise par les organismes concernés pour mettre un frein aux activités non réglementaires décrites. En parcourant en long et en large la zone humide de Beni-Belaïd, non matérialisée pour l'heure, l'on remarquera l'absence de panneaux d'informations dans le périmètre immédiat du site (hormis un placé sur la RN 43 bien loin, dans la localité de Belghimouz). Autre constat amer que nous déplorons ici, outre les détritus jonchant le plan d'eau, la disparition tout simplement d'une dune faisant partie d'un cordon dunaire de 47 ha séparant le lac de la mer. la plaine de Béni BélaïdContacté par nos soins, M. Ammar Boumezbeur, chef du projet du site de Beni-Belaïd à la Direction générale des forêts (DGF) nous prédit pour ce qui concerne la disparition de la dune de sable lors des intempéries de 2003, que cela incombe aux responsables locaux des forêts qui devaient ouvrer à sa «stabilisation» comme cela était attendu d'eux. Pour ce qui concerne les panneaux d'informations sur le site, ce responsable avoue avoir donné des instructions dans ce sens aux responsables locaux, mais à sa grande surprise, rien n'a été fait. Au sujet de l'envasement dont le site semble souffrir M. Boumezbeur nous rassure quant au suivi satellitaire de l'évolution du site par une agence spatiale canadienne. D'après ses dires, il n'y a pas lieu de s'inquiéter du site de Beni-Belaïd, abritant un nombre important d'espèces végétales et ornithologiques rares, qui fera l'objet d'une attention plus accrue à l'avenir par le déblocage d'un fonds servant à sa conservation et sa protection selon les normes de la convention de Ramsar. Vue du lac D'ici là, il faudra que le ministère de l'Agriculture décrète la zone humide de Beni-Belaïd, réserve naturelle d'importance internationale parmi la dizaine que compte le pays actuellement. En conclusion, il est du devoir des autorités locales de «réfléchir à la meilleure méthode» afin de remplacer les cultures maraîchères par des cultures fourragères, de mener une campagne de sensibilisation et de vulgarisation de la population locale notamment les fellahs comme cela été recommandé lors du séminaire national sur la protection des zones humides qui s'est tenu à Jijel en novembre 1997. Trouver des fonds locaux dans le cadre du programme de développement rural FNRDA pour sa préservation devra être une priorité de l'heure des pouvoirs publics au niveau local.

F. Ménia

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Proposé par Karim Hadji