jijel-archeo

jijel-archeo

DZ Digest Press

 

Digest de la presse algérienne sur les questions de l'archéologie, de l'histoire, de l'environnement et de l'écologie...


Parc National de Taza. Aire marine | @t jijel-archeo
Écologie & Environnement

Biodiversité: Parc national de Taza

Lancement du projet pilote d’aire marine protégée

in El Watan du lundi 06 juillet 2009

Une enquête sur la fréquentation des plages et le seuil de tolérance du littoral sera entamée dès la mi-juillet.

Le centre de formation d’agentsspécialisés des forêts de Kissir (El Aouana) a abrité, lundi dernier, un atelier pour le lancement officiel du projet pilote d’aire marine protégée au parc national de Taza. La veille, le wali, le directeur général des forêts, le directeur du parc de Taza et le directeur du fonds mondial pour la nature (WWF-MedPo) ont procédé à l’installation du comité de pilotage intersectoriel pour le suivi du projet. Cette action entre dans le cadre du partenariat stratégique pour les grands écosystèmes de la Méditerranée en vue de la conservation de la biodiversité marine et côtière et le développement du réseau des aires marines protégées (AMP). En présence du wali de Jijel et du directeur général des forêts, les participants dont des étrangers de la fondation WWF, et des représentants de la société, notamment les associations d’armateurs, plaisanciers et écologiques, le directeur du bureau du programme méditerranéen du WWF-MedPo, l’italien Paolo Lambardi, a rappelé l’engagement de l’organisation non gouvernementale sur un projet au parc national d’El Kala (El Tarf) et la mise au point du projet régional MedPan Sud (réseau de gestionnaires d’aires marines protégées en Méditerranée).

Une vue de la zone marine de Taza

L’objectif de ce réseau est de favoriser et d’organiser les échanges entre les gestionnaires ou les porteurs d’aires marines protégées méditerranéennes. L’orateur affirmera que le projet MedPan Sud compte cinq projets pilotes qui sont en train de démarrer en Croatie, Turquie, Libye, Tunisie et en Algérie. Le projet a trouvé un financement en 2008 pour un montant de 207 000 Euros. L’intervenant préviendra que compte tenu de la vitesse avec laquelle les côtes et les écosystèmes marins des pays méditerranéens sont perdus ou dégradés, les collectivités ne disposent que de peu de temps pour réagir. Pour sa part, Marina Gomei, chargée de projet AMP, a présenté le projet MedPan Sud à l’échelle méditerranéenne. Le projet MedPan, a-t-elle expliqué, s’attache à fédérer les gestionnaires d’aires marines protégées en Méditerranée et à les soutenir dans leurs activités de gestion. Les objectifs, a-t-elle poursuivi, sont la promotion et la coordination des échanges entres les membres et partenaires du réseau, la participation à des projets relatifs à des AMP, l’appui à la création de nouvelles AMP et la promotion du rôle, de la valeur et des avantages environnementaux, sociaux et économiques des AMP.

Le projet MedPan Sud, dira l’oratrice, durera 4 ans. Le diagnostic, la biodiversité marine et les perspectives pour la future aire marine protégée ont été au centre de la communication de l’enseignant-chercheur de l’école nationale supérieure des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral, Samir Grimes. Le communicant a fait remarquer qu’en général, les usages des ressources de la zone ont fait l’objet de peu d’attention dans les études réalisées à ce jour. Le projet propose, a-t-il ajouté, d’apporter des éléments de réponses avec des approches opérationnelles sur les questions liées notamment à l’activité de la pêche et du tourisme balnéaire qui constituent les deux plus importantes activités humaines en mesure d’augmenter la vulnérabilité de la zone. L’implication du plus grand nombre d’acteurs locaux dans tout le processus visant la naissance de cette aire marine, est, a-t-il insisté, nécessaire pour améliorer les connaissances.

A notre question sur l’impact de l’afflux d’estivants durant la saison estivale, M. Grimes a répondu qu’il n’y a pas d’antinomie entre la fréquentation des plages et l’AMP avant d’ajouter que celle-ci va réguler à travers un certain nombre de mesures les usages qui vont être faits de la zone côtière, par exemple les parkings, les activités subaquatiques, etc. Il précisera que les restrictions ne concerneront que les zones les plus sensibles où il y a les habitats les plus remarquables, les herbiers et les zones de ponte.

Un outil pour conserver la biodiversité marine

Le professeur Ramos Alfonso Angel du centre de recherches marines de Santa Pola de l’université d’Alicante en Espagne, est revenu sur la gestion des AMP et la conciliation entre gestion, protection et développement. Le communicant a résumé les AMP en un outil pour la conservation de la biodiversité marine, la gestion des ressources côtières et marines et de développement durable de la zone. Questionné sur la différence entre une zone marine et une zone protégée, le Pr Alfonso A. Ramos répondra qu’il « y a beaucoup de différence. La mer est un espace public et il n’y a pas une préservation intégrale de la côte et des fonds marins. C’est créer un aménagement de la côte de telle manière que l’utilisation des ressources, touristiques, halieutiques et de loisirs, soit bien répartie. Il faut des aires protégées strictement, une zone pour la pêche, une zone tampon, et des zones ouvertes au public. Ce n’est pas complexe, il faut juste établir un zonage, un aménagement intégré de la côte ».

Le grand phare, limite est de la zone marine protégée de Taza

Enfin, l’universitaire Chakour, de l’université de Jijel, s’est étalé sur les perspectives socio-économiques de la zone marine. Il précisera que quand on parle de protection cela ne sous-entend pas une restriction totale, tout dépendra des résultats de l’analyse de l’AMP. Celle-ci pourrait constituer un outil d’intervention publique en matière de régulation. Le chef de projet MedPan Sud Taza, Mme Nadia Fetoussi-Ramdane, du parc national de Taza, nous dira que la zone proposée concerne la zone ouest de la wilaya de Jijel qui va de Ras El Afia (Grand Phare) dans la commune de Jijel jusqu’aux limites de la wilaya de Béjaïa (commune de Ziama Mansouriah) en incluant le banc des Kabyles. Notre interlocutrice précisera que l’idée initiale concernait un financement de 500 000 Euros, mais après la venue des représentants de WWF, ils ont remarqué que le parc disposait de certaines infrastructures et matériels, ce qui a fait que l’enveloppe a été réduite à 207 000 Euros.

A propos de l’enquête qui sera lancée dès la mi-juillet, M. Grimes nous dira : « Parmi les premières actions qui vont être opérationnelles, ce sont des enquêtes sur la fréquentation des plages. Deuxième élément, on va lancer une enquête sur le tourisme pour évaluer les capacités de charges et déterminer le seuil de tolérance du littoral ». Interrogée lors d’un point de presse organisé en marge des travaux, Mme Ghania Bessah, sous-directrice des parcs à la direction générale des forêts, nous dira : « Il existe un projet de loi en cours de finalisation au niveau du secrétariat général du gouvernement qui concerne la création, le classement et la gestion des aires marines protégées. Actuellement nous ne pouvons effectuer aucun classement vu que les textes d’application devant être rédigés dans les deux années suivant la promulgation la loi de 2003 sur l’environnement n’ont pas été publiés et que tous les anciens textes ont été abrogés par ladite loi ».

Fodil S.

jijel-archeo © 2002-2014

Proposé par Karim Hadji