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Archéologie

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 ">Autres nécropoles phéniciennes de Jijel

Autres nécropoles phéniciennes de Jijel

La nécropole punique de «Marsa Charaâ»

Tombe phénicienne au cimetière Sidi Ahmed Amokrane Jijel

L'un des plus important cimetière qui existait à Jijel, était proche de l'ancienne ville. Les sépultures s'étendaient selon C. Duprat sur «un vaste plateau rocheux présentant une surface plane de la vigie au cimetière arabe, avec inclinaison en pente douce jusqu'à la mer».

Tombe du type arrondi à l'extrémité (tête)

La nécropole commence donc du cimetière actuel de Sidi Ahmed Amokrane pour finir sur les rives de la mer, à l'endroit de Mers Chara, que les français nommaient: anse de Picouleau. Il y avait tout près de là, il faut s'en souvenir, les caveaux disparus situés au bord de mer que l'on désignaient par «Ghar Bimbo», en référence aux buveurs de vin qui s'y abritaient.

Les tombes ne sont pas toutes visibles car «le roc est recouvert en partie par des alluvions , sablonneuses, et il n'apparaît çà et là qu'en affleurements de surface restreinte», où l'on peut apercevoir même maintenant quelques sépultures isolées ou groupées. Certaines ont disparues lors de l'ouverture de la route maritime et d'autres l'ont été quand on a érigé les deux cimetières musulmans et européens.

N'ayant pas trouvé de dénomination à cette exceptionnelle nécropole, si méconnue, j'ai décidé de lui donner un nom, celui de Nécropole de Marsa Charaâ, en référence à l'anse ou port des galères, auquel aboutissait le cimetière avant les constructions modernes. Marsa Charaâ fut désigné à l'arrivée des français, anse de Picouleau.

Description des sépultures

D'après P. Alquier, conservateur du musée de Constantine, «ce cimetière se compose de près de deux cents tombes creusées dans le roc, allant généralement par paires (mari et femme) et par groupes (familles) ». Dans cet ensemble, il a cru distinguer «deux nécropoles du type le plus ancien tout autour de la Vigie» (Saâa, Horloge en arabe), actuellement occupé par des tombes musulmanes, «et plus au nord, en bordure de mer», près de l'ancien abbatoir de la ville de Jijel, justement proche de «Ghar Bimbo».

Ces tombes exceptionnelles présentent une grande diversité de formes. Il y avait les configurations suivantes: «carré, rectangle, rectangle arrondi à l'une des extrémités ou aux deux, trapèze, rectangle avec sommet ménageant la place de la tête, etc».

Tombe phénicienne au cimetière Sidi Ahmed Amokrane Jijel

Trois sculptures de tombes, «se modèlent sur le corps humain et présentent une cavité pour recevoir la tête du mort». Parfois la fosse est plus étroite à la place des pieds qu'à hauteur des épaules. Quelques unes sont des fosses arrondies, pour la plupart, à l'extrémité qui recevait la tête, ou bien aux deux extrémités.

Tombe du type rectangulaire

De ces tombes, il n'en reste malheureusement aujourd'hui que quelques unes, dont deux seulement restent visibles au cimetière de Sidi Ahmed Amokrane de Jijel. (Voir photos).

Les caveaux à puits, si présents à la pointe noire, sont rares en ce point:« il y en a un au rocher Picouleau et quelques autres sur un plateau de tuf que la mer désagrège chaque jour». Sans doute, les vestiges d'une vaste nécropole des temps anciens. Et puis, «il y a là des puits d'accès avec caveaux sans escaliers».

Les fouilles n'ont donné que de maigres résultats, mais il a été trouvé des débris sans nombre de tegulae et d'amphores, restes d'une nécropole romaine! Prosper Alquier, assure avoir « vu et photographié des tegulae et des amphores en place, mais les eaux de la mer avaient depuis longtemps désagrégé le squelette et tout le mobilier funéraire».

C. Duprat a le mérite de nous avoir laissé « un croquis représentant en plan la disposition et l'orientation de ces sépulcres». Voici ce qu'il dit à propos de leurs orientations: « la majeure partie de ces tombes est orientée du Sud-Ouest au Nord-Est. Quelques unes, cependant, sont creusées suivant la direction Nord-Sud ou Est-Ouest, ou enfin Nord-Ouest-Sud-Est. La tête du cadavre était à l'Ouest, les pieds au levant».
Sans doute impressionné par l'ancienneté et l'originalité de ce cimetière, il déclara en croquant son croquis pour l'envoyer à la Société Archéologique de Constantine: « Cette nécropole mérite cependant mieux ».

Autres tombes

En divers endroits de la ville et ses alentours existaient des tombes de fraction punique. Bien que certaines appartenaient à un ensemble de cimetière, comme décrit précédemment, d'autres étaient isolées.

Par exemple, on connait les tombes de «Hdjiret Ghoula» qui ont été effacées, et celle dont a fait mention l'Abbé Sach au fort Dusquesnes, près du mausolée de «Sidi Ammar»...

Celles-ci connues depuis fort longtemps, ont été revues par Prosper Alquier, dans sa description des tombes phéniciennes de Djidjelli en février 1929. Décrivant les sépultures isolées, il parle de «simples tombes creusées dans le roc sillonnant la ligne des collines rocheuses qui va du fort Horain (près de la polyclinique des Oasis) au fort Duquesne, et complétant ainsi le tour de la ville». Il en existerait probablement d'autres éparpillées ça et là, près de demeures ou de fermes familiales, mais jusqu'à présent, on a retrouvé aucun soupçon de traces.

Karim Hadji pour jijel-archeo
Sources
  1. C. Duprat, Sépultures antiques de Djidjelli. Recueil des Notices et Mémoires de la Société Archéologique de Constantine. 1888
  2. P. Alquier, Chronique Archéologique. Djidjelli, nécropoles phéniciennes. Recueil des Notices et Mémoires de la Société Archéologique de Constantine. 1929
  3. Revue Archéologique. T. 1, p. 164, Pl. X, fig. 5

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